Nous avons décidé de vous parler du manifeste signé par 15 364 scientifiques de 184 pays, paru lundi 13 novembre dans la revue « BioScience ». En effet, il parle de l’état alarmant de notre planète et du fait que nous la “surutilisons”. Ce fait avait été évoqué dans un précédent article sur la date du 2 août, date à laquelle toutes les ressources de la planète ont été utilisées pour l’année en cours…
En 1992, 1700 chercheurs avaient déjà lancé le « World Scientist’s Warning to Humanity ». Si aujourd’hui , ils lancent un deuxième appel, c’est que leur recommandations n’ont pas été suivies et que l’état de la planète s’est encore nettement dégradé.
Ce qu’il faut retenir
- Le nombre d’habitants sur la planète a encore beaucoup augmenté depuis 1992, nous sommes environ 7,2 milliards d’êtres humains (+35%)
- La quantité d’eau douce par habitant a nettement diminué ces cinquante dernières années (-50%)
- Alors que depuis trois ans, les émissions de CO2 stagnaient, elles repartent à la hausse en 2017 (+2%)
« Tout cela montre qu’il faut agir plus fortement. Il faut oublier toute autosatisfaction. », affirment les scientifiques.
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Interrogé par Le Monde, le biologiste Gilles Bœuf, ancien président du Muséum national d’histoire naturelle, rappelle une évidence : « La biodiversité, nous en faisons partie : la nature, c’est nous. Nous ne sommes pas à côté d’elle. Dès que l’on admet cela, on comprend que détruire les écosystèmes revient à s’auto-agresser, qu’opposer la protection de la nature d’un côté à la création d’emplois et au court terme économique de l’autre est d’une totale stupidité ».
Ce qu’il faut faire pour corriger la situation
Ces scientifiques ne se sont pas contentés de faire un état des lieux, ils ont aussi proposer des actions concrètes pour notre planète :
- Privilégier la mise en place de réserves connectées entre elles, correctement financées et correctement gérées, destinées à protéger une proportion significative des divers habitats terrestres, aériens et aquatiques – eau de mer et eau douce;
- Préserver les services rendus par la nature au travers des écosystèmes en stoppant la conversion des forêts, prairies et autres habitats originels;
- Restaurer sur une grande échelle les communautés de plantes endémiques, et notamment les paysages de forêt;
- Ré-ensauvager des régions abritant des espèces endémiques, en particulier des superprédateurs afin de rétablir les dynamiques et processus écologiques;
- Développer et adopter des instruments politiques adéquats pour lutter contre la défaunation, le braconnage, l’exploitation et le trafic d’espèces menacées;
- Réduire le gaspillage alimentaire par l’éducation et l’amélioration des infrastructures;
- Promouvoir une réorientation du régime alimentaire vers une nourriture d’origine essentiellement végétale;
- Réduire encore le taux de fécondité en faisant en sorte qu’hommes et femmes aient accès à l’éducation et à des services de planning familial, particulièrement dans les régions où ces services manquent encore;
- Multiplier les sorties en extérieur pour les enfants afin de développer leur sensibilité à la nature, et d’une manière générale améliorer l’appréciation de la nature dans toute la société;
- Désinvestir dans certains secteurs et cesser certains achats afin d’encourager un changement environnemental positif;
- Concevoir et promouvoir de nouvelles technologies vertes et se tourner massivement vers les sources d’énergie vertes tout en réduisant progressivement les aides aux productions d’énergie utilisant des combustibles fossiles;
- Revoir notre économie afin de réduire les inégalités de richesse et faire en sorte que les prix, les taxes et les dispositifs incitatifs prennent en compte le coût réel de nos schémas de consommation pour notre environnement;
- Déterminer à long terme une taille de population humaine soutenable et scientifiquement défendable tout en s’assurant le soutien des pays et des responsables mondiaux pour atteindre cet objectif vital.
Ce que vous pouvez faire à votre échelle
Nous partageons tous ces idées d’actions mais ne sommes pas forcément impliqués dans les bons réseaux ou ne travaillons pas aux bons endroits pour les enclenchées. Nous pouvons cependant creuser un peu chaque idée et agir à notre échelle : « grâce à un raz-de-marée d’initiatives organisées à la base, il est possible de vaincre n’importe quelle opposition, aussi acharnée soit-elle, et d’obliger les dirigeants politiques à agir, en limitant notre propre reproduction […] et en diminuant drastiquement notre consommation par tête de combustibles fossiles, de viande et d’autres ressources ».
Voici quelques autres idées en lien avec les 13 points évoqués ci-dessus :
- Ne pas acheter de produits liés au braconnage (ivoire…)
- Réduire le gaspillage alimentaire en prévoyant ses menus avant de faire ses courses, en cuisinant ses restes, en accueillant des poules chez soi…
- Consommer moins de viande et de produits laitiers
- Privilégier les aliments biologiques et locaux
- Faire découvrir la nature à vos enfants, leur donner le goût de la préserver (voir le prochain article sur “Comment élever un enfant sauvage en ville”)
- Prendre plus souvent le train plutôt que la voiture
- Prendre votre vélo pour les petits trajets plutôt que la voiture
- Eviter l’avion pour vos déplacements personnels
- Limiter vos déchets en adoptant les bons réflexes
Si vous faites autre chose ou avez d’autres idées, n’hésitez pas à les partager ici.
Je vous conseille aussi la lecture de ces deux articles : ”Tout commence un 2 août” et “Comment serait la Terre si l’Homme disparaissait ?”.
Si on pouvait être encore sceptique sur le dérèglement climatique et toutes ces conséquences, avec toutes ces interpellations – le manifeste de 15 000 scientifiques, l’indicateur du 2 aôut, cette vidéo, on ne peut plus nier l’évidence : il faut agir maintenant et en nombre !
Céline
https://www.goodplanet.info/debat/2017/11/14/lalerte-scientifiques-monde-a-lhumanite-deuxieme-avis/
[…] “Le monde naturel est important : il fait partie de nous et nous faisons partie de lui”. Cette idée est importante à transmettre à nos enfants. Si nous les guidons vers des expériences dans la nature et avec la nature, ils le comprendront très jeune et s’attacheront à la nature sans difficulté. Cela nous évitera peut-être toutes les conséquences désastreuses liées à nos actions irrespectueuses envers notre planète et qui risquent de la détruire si nous n’agissons pas vite. […]