Je suis tombée un peu par hasard en parcourant Linkedin sur le post d’une amie d’école, qui évoquait un vrai changement de vie : elle se lance à son compte sur la thématique “développement durable” !
Immédiatement, son post a éveillé ma curiosité et j’ai eu envie de reprendre contact avec elle pour en savoir un peu plus et comprendre les raisons de cette nouvelle aventure personnelle et professionnelle ! Ce témoignage s’est transformé en un vrai récit de changement de vie : j’ai donc eu envie de le partager avec vous, pour vous donner un bel exemple de ce qu’il est possible de faire pour retrouver plus de sens, plus de joie, plus d’énergie dans son quotidien !
Peux-tu te présenter rapidement ?
Je suis Anne-Sophie, j’ai 31 ans, et dès la fin de mon école d’ingénieur en agroalimentaire, je suis arrivée à Lille pour travailler dans le service développement durable d’une grande entreprise d’agroalimentaire.
J’y suis restée 8 ans, et y ai connu ce que vivent tous les cadres dans des grosses boites : les hauts des beaux projets réussis, et les bas de l’inertie des grandes structures.
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Qu’est-ce qui a déclenché ton envie de changement de vie ?
Depuis quelques mois, je sentais le besoin profond de travailler sur des projets plus concrets, plus locaux. Les attentes et les priorités dans mon job avaient changé, tout comme le management dans mon équipe. Ces attentes n’étaient plus en phase avec ce que j’avais envie de faire au fond de moi, je ne me sentais plus totalement “en phase” ! En parallèle, j’ai rencontré mon conjoint qui vivait (et vit toujours) à Pau. Les difficultés qui pointaient dans mon job et cette relation qui devenait de plus en plus sérieuse m’ont fait prendre la décision de déménager dans le sud pour rejoindre mon compagnon et pour y lancer mon activité.
Comment la transition vers ce changement de vie s’est-elle organisée ?
J’ai réussi à négocier une rupture conventionnelle dans de bonnes conditions. Cela me permettait d’avoir un peu plus de marge de manœuvre pour me lancer dans de bonnes conditions. Mais après 8 ans de bons et loyaux services, cela a été tout de même un grand bouleversement pour moi : je quittais travail, collègues et amis pour une nouvelle région que je connaissais très peu et une nouvelle activité en solo !
Alors certes, je n’avais pas le sentiment de “subir” mon départ car voulais avant toute chose rejoindre mon compagnon et lancer notre vie à 2 donc c’était, en soi, un projet de vie déjà super positif. Et, en complément, étant plutôt dans le “creux de la vague” professionnellement parlant, j’avais besoin d’enclencher une nouvelle dynamique.
Peux tu nous en dire un peu plus sur la négociation de ta rupture conventionnelle ?
J’ai d’abord annoncé que j’allais rejoindre mon compagnon à Pau pour vivre avec lui. Ensuite, lors d’un 2° entretien, alors qu’on attendait ma lettre de démission, j’ai été franche en expliquant qu’en démissionnant je n’aurai pas le droit au chômage (je n’étais pas dans un cas de rapprochement de conjoint) et que donc une rupture conventionnelle était essentielle pour moi. Je n’ai pas cherché à négocier le montant de l’indemnisation. J’ai eu la chance que ma manager comprenne et supporte le projet. Rien n’obligeait l’entreprise à le faire, mais en jouant la franchise, en ayant toujours eu de bonnes relations avec l’entreprise.. ça passe !
Qu’est-ce qui a été le plus difficile pendant ce changement de vie ?
Une réelle crainte pour moi, qui avait toujours été en poste depuis ma sortie d’école, était de me retrouver … au chômage ! Le mot lui même fait un peu peur et met tout de suite beaucoup de poids sur les épaules ! J’ai donc essayé, justement, de ne pas me mettre trop de pression en ayant une idée forte à l’esprit : essayer de me lancer dans un projet riche de sens et basé sur mes compétences… Et en cas d’échec, être convaincue que j’aurais de toute façon appris beaucoup de choses, que j’aurais pu valoriser auprès d’employeurs si je devais me remettre à chercher un travail. Une peu à l’image de la citation “je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends”.
Comment as tu organisé ton changement de vie ?
Je n’ai pas de grand plan, j’avance pas à pas en fonction des idées qui me viennent. Mon objectif est de mettre mes compétences acquises pendant 8 ans, au service de mon territoire et des collectivités territoriales pour accompagner la transition environnementale et sociale de la région de Pau. Je suis encore pour l’instant dans une phase de découverte, je rencontre beaucoup de personnes, et, par chance j’avais commencé ces échanges avant le confinement ! Je sens qu’il y a un vrai intérêt pour ces sujets… même si ce n’est pas toujours facile de faire passer des entreprises ou institution de l’idée à l’action !
Tu as créé le blog envolée pyrénéenne : pourquoi ?
L’idée de créer ce blog Envolée Pyrénéenne est venu suite à ces rencontres : je me suis dit que tous ces échanges pourraient servir à d’autres personnes, désireuses de porter le changement, la transition dans d’autres régions. Mon objectif est donc, avec le blog, de diffuser au plus grand nombre les initiatives positives présentes sur le territoire de Pau. A terme, j’aimerais même créer une communauté de citoyens, d’associations, de collectivités locales voire d’entreprises, un peu sur le même modèle que MakeSense mais à une échelle locale. Les gens pourraient s’engager au niveau qui leur convient : participation à des soirées thématiques, diffusion de contenus sur le blog etc. L’idée étant que plus nous sommes nombreux à œuvrer pour la transition, plus vite elle se réalisera.
La transition justement, parlons-en : tu es optimiste à ce sujet ?
Je me suis rendue compte en faisant toutes ces rencontres pour comprendre le contexte local, que pour un certain nombre de gens et d’institutions, la transition environnementale avait parfois une mauvaise image, car, pour eux, derrière les grands mots se cachent peu d’actions concrètes ou des actions contraignantes, notamment de la part de l’Etat et des collectivités. Je pense qu’il y a un vrai levier d’action dans le fait de rendre la transition désirable ! Je sais qu’il est crucial de trouver la manière la plus pertinente d’intéresser les élus, les entrepreneurs et les particuliers… mais j’y travaille fortement, notamment avec le blog au ton résolument positif et optimiste. Ce que je veux avant tout pendant cette phase de mon changement de vie, c’est tester l’idée que j’ai dans la tête tout en étant vraiment transparente avec les gens que je rencontre et avec qui je peux collaborer. Nous verrons bien si cela marche, mais cela m’apporte beaucoup de sens au quotidien, et donc d’énergie. Je commence là où je peux, au rythme qui me convient… dans ce contexte de crise si particulier.
Un conseil pour ceux qui veulent changer de vie ?
N’hésitez pas à vous arrêter et réfléchir, même quand vous êtes dans le creux de la vague : il faut aussi réussir à faire des pauses, à penser à autre chose pour avancer.
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