Ce blog parle de notre projet de changement de vie. Or, je dois vous avouer que ce projet me stimule autant qu’il m’angoisse. Ce qui m’a poussé à réfléchir autour de ce constat : nous avons tous peur de changer. Que l’on parle d’un travail, d’un lieu de vie voire d’une relation de couple, nous avons tous déjà ressenti, au plus profond de nous, une résistance face à un changement qui paraissait pourtant nécessaire.
D’ailleurs, n’est-il jamais évident pour nous que les autres doivent changer, alors qu’une telle conclusion est moins évidente pour nous-mêmes… De la même manière, qui n’a jamais côtoyé un collègue ayant perdu toute motivation et énergie positive dans son poste, mais qui pourtant n’a jamais montré aucun signe d’envie de changer de voie (fonction, service voire entreprise) ?
Or, vous savez, au fond de vous, que l’inconfort lié au début du processus de changement, n’est la plupart du temps que temporaire car uniquement d’ordre psychologique – ce sont vos peurs qui rejaillissent. Mais dans la plupart des cas, votre bonheur sera bien plus important à long terme lorsque vous aurez pris la décision de changer pour quelque chose qui vous correspond vraiment qu’en préservant le status quo.
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La peur de changer nous empêche d’évoluer, de nous développer, bref de nous épanouir pleinement tout au long de notre vie. Nous allons donc essayer de comprendre ensemble comment vaincre notre peur de changer pour réussir à atteindre tous les buts que l’on se fixe dans la vie.
Leçon 1 : comprendre pourquoi le changement est nécessaire
Essayons d’abord de définir ce que signifie “changer”. Le changement, c’est le passage d’un état actuel connu A à un état futur B plus ou moins connu. Ce changement peut être voulu ou subi : dans le premier cas, l’état futur est un progrès visé. Dans le second, c’est plus compliqué… même si nous avons en général en nous toutes les ressources pour rebondir !
Au coeur du concept même de changement, il y a donc l’idée d’un passage vers une forme d’inconnu. Nous verrons un peu plus loin que ce point est clé pour expliquer notre peur de changer.
Pourtant, nous sommes intrinsèquement des êtres de changement. Essayez par exemple de faire la liste de tous les changements que vous avez expérimentés dans vos 20 premières années de vie : à cette époque, changer était presque naturel pour vous, et la plupart du temps désiré (voir un enfant investir naturellement autant d’énergie pour passer de la position quatre pattes à la position bipède est, en ce sens, particulièrement inspirant !)
De la même manière, je suis convaincu que, depuis que vous êtes adultes, vous avez déjà vécu des expériences de changement particulièrement fortes, où vous avez ressenti une énergie colossale vous pousser pour atteindre ce fameux “nouvel état” que vous désiriez.
Changer pour s’adapter
Changer pour progresser
Changer pour se sentir vivant
Le changement est donc une nécessité quasi biologique et psychologique pour notre espèce. Mais il peut autant nous “dynamiser” que nous paralyser : comment expliquer ce paradoxe ?
Leçon 2 : changer est nécessaire… mais changer fait peur !
On est d’accord : ça nous fait une belle jambe de constater que le changement est intrinsèque à notre espèce. Nous ne sommes plus au temps de la préhistoire : notre capacité d’adaptation n’est plus une condition de survie !
Certes.
Mais dans un monde qui bouge comme le nôtre, avec une révolution numérique et robotique qui bouleverse toutes les industries et tous les métiers, qui peut croire qu’il n’est plus nécessaire de changer ?
C’est certainement un point clé de la peur du changement que nous pouvons ressentir : dans beaucoup de cas, nous avons le sentiment que le changement s’impose à nous, que nous n’en sommes pas à la source. Cette impression de subir une situation plutôt que d’en être le moteur est toujours source d’inquiétude, car cela nous rappelle que nous n’avons pas forcément une emprise totale sur notre propre vie. Ce qui est angoissant, quand on y pense !
Un autre point clé dans la peur du changement réside justement dans le passage vers une situation inconnue. Or, la sagesse populaire ne dit-elle pas que “l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs” ? Quitter une situation pas toujours satisfaisante, certes, mais connue, n’est-ce pas prendre le risque de tout perdre ? Il y a une forme de confort dans la routine : on arrive la plupart du temps à vivre avec les aspects négatifs d’une situation, à s’en contenter. Et savoir que changer cette situation pourrait nous être bénéfique n’est pas toujours suffisant pour nous inciter à passer le cap, car nous savons que le processus de transformation conserve toujours une part d’incertitude.
Cette idée d’inconnu nous amène à un autre point clé qui explique notre peur de changer : le changement est source de nombreuses “dissonances” dans notre cerveau. Prenons l’exemple d’une personne qui s’est par exemple rendu compte des ravages de l’élevage intensif et qui caresse l’idée de devenir végétarien. On parle donc d’un projet de changement important puisqu’il va concerner un point important de notre vie : l’alimentation, et donc notre santé, une part de plaisir également etc. Se lancer concrètement dans ce processus de changement va donc soulever de nombreuses questions (plus ou moins valables, d’ailleurs !)… qui pour certaines vont venir heurter des certitudes solidement ancrées depuis des années dans l’esprit de cette personne : “on m’a toujours dit qu’il fallait des protéines pour être en bonne santé : comment je vais faire sans ?”, “j’ai toujours trouvé impoli de ne pas manger toute mon assiette chez des amis : comment vais-je préserver une vie sociale saine ?” etc. Mais c’est parfois une dissonance cognitive bien plus importante que le projet de changement vient générer : ici, vouloir devenir végétarien, c’est reconnaître et donc accepter le fait que nous avons potentiellement eu tort de ne pas l’être pas le passé. C’est potentiellement reconnaître qu’on était dans l’erreur. Et ça, c’est particulièrement difficile pour l’esprit humain.
Peur de subir, peur de l’inconnu et dissonances cognitives : ce sont, à mes yeux, les trois sources principales de peurs du changement qui peuvent nous paralyser. Pourtant, la nature nous a livrés avec tous les outils pour y faire face. La difficulté étant de les trouver et de les utiliser correctement !
Leçon 3: les outils clés pour dépasser notre peur de changer
Alors balayons tout de suite l’analogie : non, je ne me suis pas inspiré de notre ancien président de la République, de son “changement c’est maintenant” et de sa boite à outils pour construire cet article ! Mais oui, je suis convaincu que pour dépasser notre crainte face au changement, il faut utiliser des outils dont nous disposons au plus profond de nous, sans forcément en avoir conscience.
Le premier outil, selon moi, c’est l’introspection. Que vous soyez face à un changement subi ou volontaire, vous pourrez utiliser cet outil car il ne dépend d’aucune circonstance. Il est lié à votre sagacité : quand l’angoisse vous saisit, quand la peur monte en vous, posez vous la question du “pourquoi ?”. Prenez un papier et un crayon. Et listez toutes les raisons qui vous viennent à l’esprit. Des plus existentielles (voire métaphysiques !) aux plus “basiques”. Ne jugez pas ces raisons, mettez votre ego de côté : listez les toutes ! Vous verrez que ce premier travail aura déjà un effet très positif sur vous : il va permettre de mettre en lumière tous les freins potentiels, et donc potentiellement de “désarmer” certaines angoisses qui prolifèrent en prenant toute la place dans votre esprit. On dit toujours qu’il est important de mettre des mots sur une peur, sur un traumatisme (c’est tout le sens de beaucoup de psycho-thérapies) : cette introspection est donc la première étape indispensable quand vous êtes face à un changement.
Le second outil, c’est ce que j’appelle “l’analyse bienveillante”. Vous êtes face à votre liste à la Prévert de raisons qui vous poussent à craindre le changement. L’idée est maintenant de passer au crible chacune de ces raisons, et de voir dans quelle mesure elles peuvent être tempérées. Je ne parle pas ici d’analyse objective, mais bien d’analyse bienveillante : la clé est de ne pas vous “flageller” ou vous juger trop négativement pour avoir fait émerger telle ou telle peur. Au contraire : chaque source de peur doit être prise en compte et acceptée comme telle. Et chaque source de peur ne doit pas forcément être “contrecarrée” par un fait scientifique. Quand on a peur d’arrêter de fumer, l’argument de l’impact santé est souvent celui qui fonctionne le moins bien ! Donc face à chaque source de crainte, listez un élément qui le contrebalance, que ce soit un fait scientifique ou une émotion positive !
Le troisième outil est celui de la projection. Comme nous l’avons vu, l’inconnu est un des facteurs qui explique notre peur de changement. L’inconnu agit un peu comme un “brouillard de guerre”. Il nous empêche de voir loin. D’où la nécessité de vous projeter, vers cet “au delà” que le changement peut amener. Là encore, ne vous bridez pas, ne vous jugez pas et ne vous limitez pas. Imaginez tout simplement la situation telle qu’elle pourrait être une fois le changement opéré. Reprenons le cas de notre apprenti végétarien :il peut se projeter dans une situation “compliquée” où il serait devenu rachitique, plein de carence et vide de toute énergie. Mais aussi dans une situation où il serait encore plus en forme qu’aujourd’hui, ayant trouvé des protéines végétale qui lui évite toute carence, et avec un esprit libéré de la contradiction qui consistait à manger une viande dont il savait qu’elle était issue de filières contraires à ses principes moraux. Vous voyez ici l’intérêt de la projection :il vous oblige à vous mettre dans une situation future réaliste qui lève une partie des “fantasmes” que nous pouvons créer dans un contexte d’incertitude.
Dernier outil que je préconise : la discussion. Ne restez pas seuls face à vos doutes. Vous avez forcément un ami, un conjoint, un frère, une soeur ou une personne en qui vous avez confiance. Attention : personne de confiance signifie ici personne qui vous connait suffisamment bien pour vous parler sans fard, en toute honnêteté, pas forcément pour vous faire plaisir. Ne sollicitez donc pas forcément vos amis au grand coeur qui ne vous diront rien qui puisse “vous faire mal”, en vous contredisant par exemple ! Une fois cette personne (ou ces personnes !) identifiée, exposez lui votre projet, vos doutes et tout le travail réalisé avec les 3 premiers outils. L’apport d’un oeil neuf, honnête, bienveillant mais pas complaisant pourra vous aider à sortir de cet “effet tunnel” qu’on subit à force de nous plonger seul et à fond dans un sujet !
Utilisez ces 4 outils. Seuls ou combinés. Et vous verrez que, sans forcément faire taire toute peur de changer, ils vous permettront de voir le changement sous un autre angle, et surtout, proposer des pistes pour l’aborder concrètement et sereinement.
Leçon 4 : du “think tank” au “do tank”, passez enfin à l’action
“L’Homme est un roseau pensant” écrivait Pascal. Et c’est un élément clé qui nous différencie des autres espèces du monde animal. Pourtant, cette capacité à penser peut aussi être un frein au changement.
Avec les outils précédents, vous avez pu réfléchir en profondeur aux causes de votre peur du changement. Mais vous pouvez aussi constater que vous pouvez passer des jours, des semaines, voire des mois à poursuivre ce travail de réflexion. Et donc à vous enfermer dans une boucle “obsessionnelle” de réflexion.
Or, je suis convaincu que l’Homme est aussi est un être d’action.
Pour dépasser votre peur du changement, il est crucial de faire un premier pas dans le sens de la transformation. Cela ne veut pas dire de se jeter dans le vide, comme lors d’un saut à l’élastique. Un premier petit pas conviendra très bien : le simple fait de “faire” plutôt que “penser” aura un impact majeur sur la suite du processus de changement. Reprenons l’exemple de notre végétarien en herbe : il pourra décider de passer une semaine sans manger de viande et de noter, après 7 jours, tout ce qu’il a pu ressentir. A-t-il eu faim ? S’est-il senti frustré parfois ? Heureux ? Plein d’énergie ? Triste ? Angoissé ?
Mais voyez donc la portée de cette décision : cette première semaine d’action sera d’une richesse d’enseignements folle ! Et ce premier pas réalisé, vous serez en mesure de réellement décider d’embrasser (ou non) le changement. Mais cette fois, vous le ferez en toute connaissance de cause, parce que vous l’aurez pensé,et donc expérimenté dans votre cerveau et que vous l’aurez vécu, et donc expérimenté dans votre chaire.
Cela ne veut pas dire que le voyage sera de tout repose, et que vous n’aurez pas peur au fil du processus de changement. Mais qu’au moins, vous ne serez pas restés tétanisés à quai, à osciller entre regrets de ne pas avoir pris le bateau et auto-justification d’avoir eu raison de ne pas entamer le voyage.
Conclusion : oui, changer de vie est possible !
Finalement, avoir peur de changer, c’est donc avoir peur de quitter notre zone de confort. Le confort est une gratification immédiate. Changer pour une gratification future potentiellement plus importante… signifie quand même, en général à court terme quitter le confort pour l’inconfort.
Vaincre sa peur du changement, c’est ne plus être esclave de son petit confort immédiat. C’est aussi ne plus être esclave du court terme et donc ne plus être le jouet du temps qui passe, mais au contraire, en reprendre la maîtrise.
Et tout cela est vrai, que l’on parle de petits changements du quotidien (se remettre au sport, manger moins de sucreries) ou de grands projets profonds (du type changement de vie).
Alors je vous mentirais si je vous disais que le projet que nous évoquons sur “famille durable” ne me fait pas peur.
Je vous mentirais si je vous disais que n’envisage jamais de renoncer.
Mais j’essaie d’appliquer, au quotidien, avec mon épouse, et avec mon frère et sa femme, tous les principes que j’ai évoqués ici. Et ils me permettent de faire ces petits pas successifs qui m’amèneront sur l’autre rive.
Et vous, êtes vous prêts ?
Arnaud
Crédit photo : https://www.flickr.com/photos/27406808@N00/
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Alain Orsot
Merci pour cet article.
Les petites voix intérieures qui nous font préférer au renouveau la stagnation (en la nommant « stabilité », un joli mot qui légitimise bien souvent nos décisions de ne pas bouger), on commence à cesser de les écouter dès lors que l’insatisfaction est telle qu’il n’est plus possible de poursuivre dans cette voie…. Et l’on découvre souvent que le changement n’était pas si difficile, dommage de ne pas l’avoir initié plus tôt…
Pour celles et ceux que cela intéresse, un article tiré de mon blog pour tenter de démystifier la changement et le remettre dans la perspective de notre environnement actuel (https://alainorsot.fr/2021/03/20/il-na-jamais-ete-aussi-simple-de-changer/ ), afin d’apporter ma modeste pierre à l’édifice … ?