Changer de vie est une aventure, qui ressemble bien plus à un marathon qu’à un sprint. Tous ceux qui se sont lancés dans un changement de vie, grand ou petit, vous le diront : c’est exaltant… mais il y a énormément de choses auxquelles il faut penser !
Comme vous le savez, au sein de Famille Durable, nous sommes 2 familles qui avons toutes 2 décidé de changer de vie, chacune à notre manière. Et il est clair que si nous avons fait le maximum pour anticiper au mieux les choses, nous avons commis des erreurs, et nous aurions clairement aimé pouvoir bénéficier de retours d’expérience précis de la part de familles ayant analysé leur propre changement de vie.
En effet, changer de vie, c’est à la fois beaucoup d’organisation, des tas de choses à ne pas oublier, des centaines de tâches à mener, dont un grand nombre en parallèle, des phases très dynamiques et d’autres beaucoup moins. Bref, changer de vie, c’est faire l’expérience de montagnes russes émotionnelles, personnelles et professionnelles, et vivre de grands bouleversements familiaux. Et plus vous y êtes préparés, plus vous serez efficaces dans votre changement de vie !
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Nous vous proposons donc une liste de 15 conseils concrets destinés à vous aider à avancer dans votre souhait de changer de vie. Cette liste, fondée sur nos expériences récentes, a pour but d’être la plus complète possible, à défaut d’être totalement exhaustive. Nous essaierons de l’actualiser au fil des mois, notamment car tout projet de changement de vie n’est jamais totalement terminé, et que nous aurons certainement de nouveaux points à ajouter. Si vous avez-vous-mêmes des idées ou exemples à nous faire partager sur votre propre expérience de changement de vie, n’hésitez pas à commenter l’article !
Ces 15 conseils sont une sélection faite parmi 50 points détaillés dans le premier livre Famille Durable : vous pouvez télécharger l’ebook complet qui détaille ces 50 conseils gratuitement ici !
C’est, à notre connaissance, l’ouvrage le plus complet à ce jour pour accompagner celles et ceux qui veulent changer de vie
Clarifiez vos aspirations : les outils pour vous aider à y voir plus clair
Il est important aussi de bien clarifier vos aspirations profondes, pour comprendre ce qui vous pousse sur le chemin du changement. Prenez le temps de l’introspection : ce n’est pas du temps perdu, au contraire. Ce que vous en tirerez sera à la fois proportionnel à l’effort que vous y aurez investi, mais sera également votre boussole pendant tout le processus de changement de vie.
Le point clé pour réussir cette étape, c’est de comprendre et expliciter vos forces, vos talents, et de définir ensuite votre “ikigai” (on en parle ici). Comment faire ?
- Différents livres existent sur le sujet, mais je vous conseille le livre pour découvrir vos talents de Thierry Dubois qui est à la fois simple et riche pour bien se lancer sur le sujet.
- Vous pouvez également faire le test (gratuit, sauf le rapport détaillé qui est payant mais très utile) du VIA Institute (disponible en français) qui vous permettra de voir la hiérarchie de vos forces parmi 24 grandes forces types observées chez tous les individus. L’idée étant de se mieux se comprendre et d’être capable de capitaliser sur ses forces principales.
- Le test du Gallup est aussi très riche, avec une orientation un peu plus “professionnelle” de vos forces.
- Enfin, vous pouvez aussi capitaliser sur les retours de ceux qui vous connaissent bien : famille et amis proches. Préparez un questionnaire “vision à 360°” où vous leur demander de vous dire, en toute franchise, vos qualités, vos défauts, ce qu’il perçoivent de vos forces et vos faiblesses, dans quel domaine ils vous verraient vous épanouir etc. Surtout, demandez leur d’être cash, de ne pas vous épargner (et vous, mettez votre susceptibilité de côté) : vous en tirerez une matière d’une richesse considérable !
Traitez ensuite cette masse d’information calmement, avec recul, pour dresser le portrait de l’être à multiples facettes que vous êtes vraiment, et rédigez votre ikigai. Vous pourrez le modifier au fil des années, mais ces fondations solides seront précieuses pour garder le cap du changement dans les moments difficiles. Et n’oubliez jamais une chose : il est plus positif et efficace de capitaliser sur ses forces que de s’acharner à compenser ses faiblesses. Ce qui ne veut pas dire ne rien faire pour progresser, mais être conscient que pour s’épanouir, il faut cultiver ses talents avant tout.
En résumé : prenez le temps de l’introspection pour mieux vous connaître, vous comprendre. De nombreux outils peuvent vous aider à identifier vos forces, vos talents, et ainsi vous guider vers votre “vocation”, qui sera le coeur de votre changement de vie.
Clarifiez vos attentes : qu’entendez-vous par « changer de vie »
Si clarifier ses forces et sa vocation sont des éléments importants, il est aussi important de bien expliciter ce que vous attendez. Qu’entendez vous par “changer de vie” ? Si on posait la question à 100 personnes, je suis persuadé que nous aurions 100 variations différentes, 100 définitions plus ou moins proches mais néanmoins suffisamment variées pour être considérées comme uniques. Oui, effectivement, changer de vie n’a pas le même sens selon son âge, son histoire personnelle, ses blessures, ses succès, ses ambitions etc.
Lors de votre phase d’introspection, n’hésitez donc pas à rentrer dans des réflexions quasi philosophiques. Nous en parlions ici : vous n’avez qu’une seule vie et vous ne pourrez pas en changer; ce qui signifie que vous devrez toujours faire avec votre passé, et que vous ne devez justement pas laisser ce passé déterminer tous vos choix futurs (et pour moi, vouloir tout plaquer est justement une manière d’être dirigé par le passé). Essayez de comprendre ce qui, dans votre histoire personnelle, pourrait influencer votre manière, votre décision de changer de vie. Mais essayez également de rentrer dans une phase de “projection créative” : écrivez différents scenarii de “nouvelle vie” dans lesquelles vous pourriez vous lancer. Soyez précis, surtout. Et exhaustifs, voire “extrémistes” ! Imaginez vous (et votre famille) dans une yourte dans le Périgord, en nomade digital, en artisan libre ou maire d’une bourgade de province. Ne vous bridez pas, et allez au bout de chaque scenario : qu’est ce qui vous apporterait satisfaction, qu’est-ce qui serait difficile à vivre, comment réagirait votre famille, quel nouvel équilibre pourriez-vous trouver etc.
Evidemment, aucun de ces scenarii, même si vous l’enclenchiez vraiment, ne se déroulerait exactement de la sorte. Le but n’est pas d’être une prédiction de l’avenir, mais simplement de vous aider à concrétiser ce que serait un changement de vie imaginable pour vous, et de toucher du doigt à la fois les limites potentielles que vous y voyez, et les joies réelle que vous pourriez en tirer. Cela donner du corps à ce qui n’est, au départ, qu’un concept dans lequel on vient mettre toutes ses attentes liées aux frustrations de notre vie actuelle. Alors à vos plumes !
En résumé : profitez de votre introspection pour questionner l’idée même de changement de vie. Essayez de comprendre ce qui, dans votre passé, récent ou ancien, vous pousse sur ce chemin du changement, afin de rester vraiment libre dans vos décision. Mais surtout, essayez d’imaginer tous les scenarii de changement de vie qui pourrait vous intéresser, afin de donner du corps au chemin que vous pourriez prendre, et réaliser concrètement les bénéfices et inconvénients de ces chemins de traverse.
Les mauvaises raisons de changer de vie : évitez les écueils du changement de vie impulsif
Si tout le travail initial d’introspection et d’analyse de votre situation personnelle devrait vous permettre de prendre le recul nécessaire pour rendre “réaliste” votre projet de changement de vie, veillez tout de même ne pas tomber dans l’écueil du changement impulsif. Concrètement, le risque est maximum quand vous êtes dans un moment de vie qui vous paraît extrêmement négatif. C’est humain : face aux difficultés, nous rencontrons tous à un moment ou un autre l’envie de renverser la table, l’envie de tout plaquer. Si vous vivez ce moment là, il est important de ne pas partir dans ce projet de changement de vie “réflexe”. Au contraire, vous devez absolument prendre le temps de vous poser, et de réfléchir, pour prendre du recul.
Comme l’a montré Daniel Kahneman dans son livre Système 1, Système 2, les 2 vitesses de la pensée, notre cerveau va souvent au plus simple, au plus rapide (le fameux système 1), avec tous les risques de biais d’analyse que cela peut impliquer. D’où l’importance de prendre le temps, de laisser sa chance au système 2 de votre cerveau, celui qui nécessite plus d’énergie et de temps pour être activé, mais qui va vous permettre une analyse de fond. Ne cédez jamais à la tentation des raccourcis dans votre projet de changement de vie : l’impulsion ne fait pas bon ménage avec un changement de vie réussi. Vous avez le droit de faire un virage à 360° de votre carrière professionnelle, d’ouvrir une chambre d’hôtes dans les bois, de partir à l’autre bout du monde. Rien n’est exclu. Mais les raisons pour le faire doivent être les bonnes, pas une simple frustration (même de longue durée) qui vous aurait poussé à ouvrir votre restaurant après la lecture d’un témoignage dans le marronnier habituel des magazines traitant, une fois par an, des cadres ayant changé de vie ! Ce serait le plus court chemin vers… le mur !
En résumé : vous pouvez tout envisager dans votre changement de vie, y compris une transformation radicale de votre mode de vie. Rien n’est à exclure… du moment que vous avez pris le temps de la réflexion. Prenez du recul par rapport à vos frustrations actuelles, ou vos envies du moment. Laissez vous du temps et ne faites rien de manière impulsive ou trop rapide. Au risque de le regretter amèrement.
Pour changer de vie : écrivez clairement votre objectif
Changer, c’est passer d’un état A connu à un état B moins connu mais théoriquement plus positif, plus intéressant, en tout cas de nature à vous apporter plus de satisfaction et de bonheur. Tout le travail préalable vous a permis d’y voir plus clair sur vos aspirations, le sens que vous voulez à votre vie, et le le cadre du changement acceptable et accepté par votre famille. Vous pouvez maintenant passer un peu de temps à formaliser concrètement l’objectif de votre changement. C’est un exercice que vous pouvez faire collectivement, en famille. Chacun écrit son propre objectif, et vous essayez ensemble d’en faire une synthèse. Cela peut être quatre ou cinq phrases, ou un travail visuel. Un bon exemple est ce que nous avions fait collectivement pour étayer notre vision et nos valeurs. Il en était ressorti la synthèse suivante :
Dans 5 ans nous voulons être une famille qui prend le temps d’être avec ses enfants, qui laisse à chacun la possibilité de s’épanouir et d’être en bonne santé. Une famille proche de la nature, qui cultive son potager et prend soin de la planète. Nous voulons orienter nos actions vers plus de concret en pratiquant des activités manuelles, de la récup et en proposant des ateliers dans un cadre de vie qui favorise l’émerveillement tout en restant simple, ouvert sur les autres et engagés.
Vous pouvez, comme nous, vous donner un objectif temporel pour vous laisser justement le temps d’atteindre votre objectif. Il n’y a pas de réponse unique : faites simplement en sorte que votre objectif soit SMART, et vraiment concret. Et surtout, gardez en tête que c’est un cap, pas une ligne blanche intangible : vous pourrez faire évoluer cet objectif au fil des mois, en fonction de la manière dont votre projet de vie avance.
En résumé : la première étape pour lancer son projet de changer de vie, c’est d’écrire son objectif, sa vision. Cela doit traduire la situation dans laquelle vous voudrez être à l’avenir, une fois la transformations effectuée. Soyez sincère et concret, et surtout, faites en sorte que la lecture de cet objectif vous donne le sourire : ce sera le meilleur signe que c’est le bon !
Changer de boulot : commencez par essayer de restreindre le champ des possibles
S’il est un domaine dans lequel on est en général hyper créatif quand on pense “changement de vie”, c’est bien celui du boulot. Surtout si votre job actuel vous ennuie, ou vous dégoûte. Très vite, on s’imagine passer d’un poste de cadre en marketing à celui de boulanger n’utilisant que des farines de blés anciens, ou du métier de contrôleur de gestion à celui de maraîcher bio expert en permaculture. Avec chambres d’hôtes à la ferme, évidemment !
Ne voyez aucune ironie dans mes propos : comme je l’ai évoqué avant, tout changement est possible et envisageable… mais à condition qu’il corresponde VRAIMENT à vos aspirations et à vos talents !
Le travail que vous avez fait sur votre ikigai a dû vous éclairer : il est maintenant temps d’être plus précis sur le champ des de vos futurs professionnels possibles. Si je prends mon cas personnel : j’ai longtemps caressé l’espoir de me reconvertir dans un métier manuel, de type menuisier ou ébéniste. J’ai fait différentes formations d’initiation dans ces domaines. Et force a été de constater que je n’étais pas fait pour ça : je confondais désir d’être un bon bricoleur (ce qui est un rêve non encore atteint) et projet professionnel. Il est donc important pour vous de ne pas tout mélanger : hobby / passion – désir – rêve voire fantasme et réelle aspiration correspondant VRAIMENT à vos forces.
Alors soyez lucide, et honnête avec vous même, sans vous brider !
Si tout concourt à vous amener vers le métier de boulanger alors que vous êtes trader aujourd’hui, je n’ai qu’un mot à dire : foncez. Mais si ce n’est pas le cas, prenez le temps de tout mettre sur la table, et, à ce stade de votre réflexion, fermez quelques portes, et laissez en ouvertes plusieurs que vous prendrez le temps de creuser, notamment en faisant appel… à votre réseau comme vous pouvez le découvrir en téléchargeant le guide complet ! Enfin, là encore, pensez en mode “couple”, notamment en terme de réflexion sur les revenus du foyer.
En résumé : changer de boulot est souvent au coeur du changement de vie. Si vous ne devez rien vous interdire… vous ne devez pas tout vous autoriser non plus ! Partez de votre ikigai pour déterminer ce qui peut vraiment être une (ou plusieurs) pistes à creuser, et ce qui est un simple fantasme ou une passion à creuser quand vous aurez changer de vie.
Parlons argent : pour vos finances, l’anticipation comme seul mot d’ordre !
De tous les sujets liés au changement de vie, l’argent est celui qui pose le plus de problèmes, le plus de difficultés. Quand on discute de ce sujet avec nos proches, avec la communauté Famille Durable, on constate que c’est LE sujet qui génère le plus d’angoisse. Et pour cause : si la phase de réflexion autour de votre projet de changement de vie est en général exaltante, pleine de créativité qui vous ouvre un champ des possibles énorme… la question financière, elle, vous ramène à des préoccupations bien plus terre à terre. Ce qui suffit parfois à éteindre certains projets. Cela ne doit néanmoins pas être le cas.
On ne va pas se mentir : l’argent est effectivement un sujet important, difficile et donc à traiter en priorité si vous voulez changer de vie. Mais cela ne doit pas être une raison d’abandon précipité de vos espoirs.
Alors oui : tout est plus facile si vous avez beaucoup d’épargne, beaucoup d’argent disponible ou des revenus passifs qui vous permettent d’envisager toute réorientation professionnelle immédiatement sans grosse perte de revenus.Mais soyons clairs : l’immense majorité de ceux qui changent de vie ne sont pas millionnaires ! Et pourtant, nombreux sont ceux qui ont franchi le pas. Cela donne de l’espoir non ?
Mais comment ont-ils fait me direz-vous ? Très souvent, leur réflexion est passée par les étapes suivantes :
- établir un budget de votre foyer, dès aujourd’hui. Cela vous permettra de comprendre précisément quelles sont vos rentrées d’argent (ce qui est en général le plus simple), mais aussi TOUTES vos sorties d’argent, vos dépenses, à catégoriser par thèmes sur 3 à 6 mois. D’ailleurs, pour cette “discipline budgétaire” peut (et doit) devenir une habitude de vie importante car comme dit le sage “le savoir, c’est le pouvoir”. Connaitre en détail votre budget vous donnera des marges de manoeuvre pour tous vos projets, maintenant et demain. Pour ceux qui sont intéressés par ce sujet, notre amie Delphine a lancé un super podcast, Budget Chéri, sur le sujet, avec un ebook précis vous permettant de vous lancer dans l’aventure. Allez y, c’est gratuit !
- comprendre que le revenu disponible est lié à la fois à vos revenus et à vos dépenses. Cela parait bête comme chou de dire ça, mais vous devez comprendre que vous pouvez maintenir votre niveau de vie en augmentant vos revenus si vos dépenses augmentent… ou en diminuant vos dépenses si vos revenus diminuent. Ce point est crucial : vous pouvez (encore) bien vivre (et peut être même mieux) avec une baisse de vos revenus, en jouant sur vos dépenses
- une fois que vous avez compris vos flux monétaires, identifiez ce qui est de l’ordre des dépenses incompressibles (eau, impots, santé etc.), ce qui est de l’ordre des dépenses optimisables (internet et téléphone dans une certaine mesure, assurances etc.) et ce qui est de l’ordre du superflu (les loisirs notamment). Cela vous permet souvent de réaliser que vous avez des marges de manoeuvre, parfois immédiates, qui peuvent vous aider dès aujourd’hui à améliorer votre capacité d’épargne… tout en vous faisant prendre conscience quelle perte de revenus pourrait être “acceptable” dans le cadre de votre changement de vie
- prendre le temps de questionner son rapport à l’argent. En effet, s’il y a bien un sujet passionnel (surtout en France), c’est celui de l’argent. Entre tabou, influence de l’éducation ou du milieu dont on vient et impact de notre propre vécu et de nos anticipations de l’avenir, nous avons souvent des réactions “réflexe” vis à vis de l’argent : dépenses compulsives dans certains domaines (moi, c’est les livres 😉 ) , épargne de précaution importante “au cas où”, dépenses de loisir élevées car “on n’a qu’une seule vie” etc. Profitez de ce temps de réflexion pour interroger ces comportements réflexe, et pour vous projeter justement dans une nouvelle vie où, peut-être, que l’argent aurait une place moins centrale.
Car oui, changer de vie signifie aussi très souvent changer de rapport à l’argent. En effet, de nombreux projets de réorientation professionnelle, pour les cadres surtout, vont engendrer des baisses de revenus à court terme, voire dans la durée. Mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives sur votre vie. “Moins de biens, plus de liens” dit le slogan : très souvent, penser sa nouvelle vie, c’est aussi réaliser qu’on peut remiser au placard une bonne partie de notre costume de consommateur, et vivre différemment en laissant de côté les centres commerciaux (physiques… ou digitaux !).
Dernier point : n’hésitez pas non plus, grâce à vos entretiens réseau, ou à vos recherches sur le sujet, à identifier précisément les niveaux de revenus dans les secteurs que vous envisagez, ou les taux d’imposition dans les régions que vous visez. Cela pourra apporter des éléments plus précis à vos calculs et vous rassurera certainement sur la suite (dans notre cas, nous avons divisé par 3 la charge de notre crédit immobilier tout en divisant par 2 sa durée, et nous allons certainement diviser par 2 nos impôts, de quoi effectivement nous donner une certaine latitude dans la baisse de nos revenus)
En résumé : l’argent est un souci. En temps normal, déjà. Donc en temps de réflexion sur le changement de vie encore plus. D’où la nécessité d’adopter une attitude pragmatique : investir dans une meilleure connaissance de vos flux de revenus et de dépenses, pour imaginer différents scenarii quand vous aurez changé de vie. Mais aussi repenser votre rapport à l’argent, pour que le changement de vie fasse de vous bien plus qu’un “homo economicus” consommateur.
La planification : de l’importance d’une date butoir pour réussir à changer de vie
Vous remarquerez que, jusqu’à maintenant, nous avons assez peu parlé “outils” pour vous aider à organiser votre projet de changement de vie. Est-ce à dire que les outils ne sont pas utiles ? Pas du tout, au contraire ! Mais pour nous, il est indispensable de poser vraiment des fondations solides à votre projet, ce qui passe par des réflexions nombreuses et une communication de qualité sur le sujet dans votre foyer.
Une fois ceci fait (ou en parallèle, c’est comme vous voulez !), vous pouvez effectivement utiliser un certain nombre d’outils qui vont vous aider à faire avancer efficacement votre projet familial. Inutile de multiplier les outils d’ailleurs : nous vous en conseillons 2 que nous avons personnellement testés et que nous trouvons à la fois simples et efficaces :
- Le rétroplanning : pour tous ceux qui sont familiers de la gestion de projet, c’est un outil indispensable. De quoi s’agit-il ? Très concrètement, l’idée est de déterminer la date de “fin” de votre projet, de lister toutes les tâches à effectuer pour aboutir à cette fin de projet et de les positionner sur un planning en faisant en sorte que leur orchestration ne dépasse pas la date butoir que vous allez fixer. On parle du rétroplanning de manière détaillée dans cet article mais si vous ne deviez retenir qu’une chose, c’est qu’il est indispensable de vous fixer cette fameuse “date butoir” associée à un moment clé de votre projet. Cela peut être votre déménagement par exemple, ou le fait de quitter votre job. Bref, il faut qu’une action structurante votre projet de changement de vie, une action qui va engendrer une bascule forte, soit associée à une “date limite” qui va ensuite déterminer toutes les autres actions qui en découlent pour y arriver. Vous aurez parfois l’impression que tout ne tient pas dans le planning : c’est normal, et c’est salutaire ! Vous pourriez passer 10 ans à travailler à temps plein sur votre projet, sans jamais concrétiser votre changement de vie. La date butoir et le rétroplanning vous incitent à faire des compromis, à lutter contre un perfectionnisme stérile qui vous empêcherait de passer à l’action. Enfin, notez bien qu’un rétroplanning peut être ajusté au fil de vos avancées !
- Le kanban : là encore, le kanban est un outil à la fois simple et extrêmement efficace pour vous aider à avancer dans votre projet. Si le rétroplanning est à la fois un cadre global, une boussole pour vous aider à tenir le cap, le kanban va vous aider concrètement, jour après jour, à faire avancer chacune des tâches de votre rétroplanning. Au sein de Famille Durable, Thibaud, qui est un expert du sujet, en a longuement parlé dans 2 articles : le premier pour vous présenter concrètement de quoi on parle quand on évoque le kanban, et le second pour vous guider pas à pas dans la mise en place d’un kanban pour changer de vie. En résumé, le kanban vous permet de visualiser de manière simple et exhaustive les tâches que vous devez effectuer, sur un pas de temps que vous choisissez. Ces tâches sont classées en fonction de leur état d’avancement. Un point clé de réussite du kanban consiste à découper chaque tâche en une multitude de tâches plus petites, et donc plus faciles à concrétiser. Ce qui vous donne à la fois un sentiment très positif d’avancement de votre projet de changement de vie (source de motivation intrinsèque forte) tout en étant un outil puissant pour clôturer vraiment dans les temps un maximum de tâches. Suivez donc nos guides et lancez vous : avec le kanban, finie la procrastination !
En résumé : trop d’outils tue l’outil. Mais pour changer de vie efficacement, il est indispensable d’adopter 2 outils qui vont vous faire considérablement avancer : le rétroplanning pour planifier toutes vos tâches autour d’une échéance, une date butoir. Et le kanban pour vous faire avancer chaque tâche, jour après jour, sans procrastiner.
L’immobilier : une étape majeure à gérer avec précision
Nous en avons pour l’instant peu parlé mais la question immobilière va être au coeur de cette période de votre changement de vie. C’est même en général l’immobilier qui va être un déclencheur de ce fameux “compte à rebours” ! Pendant toute la phase “amont” du projet, vous avez pu prendre le temps de vous renseigner sur les prix de l’immobilier dans vos régions cibles, l’idéal étant de passer du temps (pendant vos vacances) dans ces régions, à vous balader, voire visiter des biens. Mais aussi à échanger avec des locaux : nous avions passé une semaine dans un gîte “bienvenue à la ferme” qui nous avait permis de glaner pleins de bons conseils de nos hôtes, nés dans la région !
Vous avez également eu le temps de limiter peu à peu les zones cibles pour n’en retenir qu’une ou deux (impossible au delà de gérer les recherches de biens, les contacts, les visites sans craquer !), mais aussi pour affiner le type de bien recherché… et le budget associé ! Voici pêle mêle quelques conseils pratiques issus de notre propre expérience :
- Mettez en favoris de votre navigateur les grands sites de recherche de biens immobiliers (type leboncoin, paruvendu, avendrealouer etc.). N’oubliez pas les sites de notaires (type immonot) parfois très présents en province. Créez des recherches personnalisées pour recevoir les nouvelles annonces par email
- Essayez de grouper vos visites : sur des longs week-end (i.e. 3 jours incluant une RTT) nous avons parfois réalisé jusqu’à 5 visites pour optimiser notre déplacement. Ne visitez d’ailleurs vraiment que des biens correspondant vraiment à vos critères, pour ne pas perdre de temps. Soyez clairs avec les agents immobiliers !
- En parallèle, réfléchissez à l’alternative “location” plutôt qu’achat. De notre côté, nous avons souhaité acheté tout de suite pour ne pas avoir à envisager un second déménagement peu de temps après une fois que nous aurions acheté, mais mon frère et sa femme sont, eux, passés, par l’étape location pour avoir le temps de découvrir la région et acheter en connaissance de cause. Clairement, l’âge de vos enfants et la perspective de les changer plusieurs fois d’école va avoir une grande influence dans votre choix…
- Du côté de votre résidence actuelle, mettez la en vente le plus tôt possible. Vous aurez toujours le loisir de proposer une date de vente tardive si vos acheteurs sont d’accord. Renseignez vous au préalable sur les prix de vente pratiqués dans votre région, et, si vous le souhaitez, testez la mise en vente de votre bien “en direct”. C’est ce que nous avions fait : test pendant 3 mois de la vente sans agent immobilier, puis sélection d’un agent immobilier sérieux car les offres que nous recevions ne nous convenaient pas.
Vous remarquerez que je n’ai pas parlé “argent”. Effectivement, c’est un point qui pourrait à lui seul faire l’objet d’un ebook ! Pour être clair et synthétique sur le sujet :
- Grâce aux informations récoltées sur vos régions cibles, évaluez le budget qu’il vous faudrait pour acquérir un bien immobilier là-bas.
- En parallèle, évaluez le prix “net vendeur” que vous pourriez tirer de la vente de votre bien actuel. Soyez plutôt “pessimiste” dans l’analyse : si vous vendez mieux, ce sera du bonus ! Calculez ainsi l’apport disponible pour l’acquisition suite au remboursement de votre prêt actuel
- Par différence entre le prix de biens cibles dans votre région et votre apport, faites des simulations de prêts immobiliers potentiels. Les calculatrices du site meilleurtaux sont bien faites, notamment celle qui permet de partir d’un montant de mensualité cible. En effet, vous pouvez imaginer par exemple (c’est ce que nous avions fait) ne vouloir rembourser le prêt que sur la base d’une mensualité calculée sur l’existence d’un seul salaire dans le couple, pour que vous n’ayez pas le couteau sous la gorge (c’est ce que nous avons fait de notre côté).
- De deux choses l’une : si ça passe, tant mieux, il faudra bien négocier avec la banque 😉 Si ça coince, vous devez soit réajuster vos souhaits de bien à la baisse, soit jouer sur la mensualité, la durée du prêt etc.
Comme vous pouvez le constater, la question immobilière va vous prendre de plus en plus de temps et d’énergie à mesure que vous approcherez du but. Ne vous découragez pas, et traitez toujours ce sujet avec le plus grand sérieux et le plus grande rigueur, au risque de lendemains douloureux.
En résumé : ne négligez pas le sujet “immobilier”. Agissez en mode “sous-projet” sur ce sujet : soyez rigoureux, anticipez, faites des calculs, allez chercher de l’information sur place. Le temps que vous investirez sur ce sujet sera totalement rentabilisé si tout se déroule sans accrocs !
Quitter son emploi : comment activer le changement
Avec le sujet immobilier, le sujet “professionnel” va être celui le plus impactant (et impacté !) dans ce moment de “compte à rebours changement de vie”. En effet, vous avez normalement pu, dans les phases amont du projet, comparer les différentes solutions à votre disposition, les deux plus courantes étant :
- la démission : nous en avions longuement parlé dans 3 articles avec de nombreux témoignages – les nôtres, et ceux d’amis et proches. C’est la solution qui vous offre le plus de flexibilité (pas de négociation particulière avec votre employeur actuel) et de liberté (vous êtes libres comme l’air à l’issue)… mais aussi le plus d’incertitudes financières (à moins que vous ne rentriez dans les cases administratives vous permettant quand même de toucher le chômage, par exemple en faisant un rapprochement de conjoint. Une piste à creuser avec votre compagne / compagnon)
- la rupture conventionnelle : c’est un dispositif qui a l’avantage de vous permettre de toucher le chômage quand vous quitterez votre job actuel (ce qui pèse dans la balance, on ne va pas se le cacher). La contrainte majeure étant que les 2 parties, à savoir vous et votre employeur, doivent accepter cette rupture. Et soyons francs, vous ne serez pas toujours en position de force pour négocier… Si vous avez une grande ancienneté par exemple, le coût fixe de votre départ risque d’être un frein pour votre employeur. De la même manière, si votre départ risque de le gêner dans son quotidien, il peut vous faire une sorte de “chantage” au refus de la rupture. Bref, vous allez devoir négocier, et qui dit négociation dit préparation !
C’est donc de rupture conventionnelle que je vais vous parler essentiellement car je pense que c’est l’option qui vous offre le plus d’avantages à moyen terme. En effet, la perspective de pouvoir toucher les allocations chômage (appelées allocations de retour à l’emploi) peut vous permettre d’avoir plus de temps, une fois les deux pieds dans votre nouvelle vie, pour vous former, mettre en place peu à peu vos nouveaux projets, notamment professionnels.
Comme évoqué plus haut, tenter d’obtenir une rupture conventionnelle, c’est entrer dans une négociation avec votre employeur. Et qui dit “négociation” dit “préparation” et donc “anticipation” :
- Informez vous de manière informelle sur les pratiques de votre entreprise en matière de rupture conventionnelle. C’est important de savoir si c’est quelque chose de courant ou de rare, et dans quelles conditions elles ont été obtenues. Attention, soyez discrets !
- Réfléchissez à ce que vous pouvez amener dans la négociation. L’objectif est que chaque partie ait le sentiment de sortir gagnant de la négociation. En quoi les conditions de rupture conventionnelle que vous présentez peut permettre à votre employeur de quand même sortir gagnant ?
- Pensez “ego” également. Quand je parle de votre employeur, je parle de l’institution, la personne morale, mais aussi de votre / vos chefs. Et bien souvent, les chefs ont beaucoup d’ego : veillez bien à préserver leur ego dans la négociation. Non par charité… mais par intérêt pour vous : il n’y aurait rien de plus frustrant de voir capoter une bonne négociation simplement à cause du caprice d’un supérieur hiérarchique vexé…
- Faites un rétroplanning de votre négociation par phase : commencez en planifiant une première discussion avec votre manager où vous évoquez votre projet de vie et exprimez votre souhait de négocier une rupture conventionnelle. Attendez quelques jours et si rien n’est proposé par votre employeur, calez une date pour faire vos propositions. De mon côté, j’avais envisagé une stratégie en 2 temps : d’abord une approche conciliante, en proposant surtout du temps (plusieurs mois) pour permettre à ma boite de gérer la transition en recrutant mon remplaçant. Si cela n’avait pas été accepté, j’aurais été plus ferme, en menaçant notamment de démissionner (vu que nous savions que financièrement, nous pouvions le faire via les calculs sur l’immobilier) tout en soulignant que dans ce cas, nous aurions été tous les 2 perdants. Je n’ai pas eu à arriver à cette extrémité puisque la négociation a pu se faire sur la première base (le seul point négocié ayant été la durée de la transition)
- Gardez en tête que vous ne devez pas donner l’image de quelqu’un qui “quémande” quelque chose. Même si l’employeur est plutôt en position de force dans ce type de négociation, ayez une posture solide, montrez que vous ne renoncerez pas à tout et que vous avez des portes de sortie autres que la rupture si jamais on vous fait des offres inacceptables (d’où l’intérêt d’avoir préparé ces fameuses portes de sortie à l’avance). Insistez sur l’importance d’être gagnant / gagnant. Car si votre employeur peut tenter de vous imposer une solution où lui gagne et vous perdez, réussissez à suggérer que si vous perdez, vous ferez en sorte que lui sorte perdant également. De quoi lui donner matière à réflexion
- Dernier point que je ne conseille pas mais que vous pouvez avoir en tête : le système français est fait de tel sorte que si vous démissionnez, vous ne touchez la plupart du temps pas le chômage. Mais si vous faites un abandon de poste oui ! En effet, dans la plupart des cas, l’abandon de poste est suivi d’un licenciement pour faute grave qui ouvre droit aux allocations chômage. Ce n’est évidemment pas une porte de sortie à privilégier mais quelque chose à garder en tête si tout tourne au vinaigre…
Vous pouvez également essayer de rester dans la même boite si vous vous y plaisez en tentant de négocier un aménagement de poste avec télétravail par exemple. Dites vous que tout peut être discuté… à condition d’être prêt à négocier et donc d’avoir mis tous les atouts dans votre manche ! Soyez également conscient que tout ça prend du temps : comptez environ 1 mois ½ / 2 mois rien que pour le processus officiel de rupture ! Si vous ajoutez le temps de la négociation et de la transition, je vous conseille de bien vous laisser 6 à 12 mois pour réussir ce challenge !
En résumé : activez le changement côté pro, c’est lancer le processus de négociation avec votre employeur actuel. Comme toute négociation, celle-ci se prépare et suppose de mettre le maximum d’atouts de votre côté. Tentez toujours d’obtenir une solution “gagnant / gagnant” et essayez d’avoir toujours un coup d’avance, une porte de sortie acceptable. Et anticipez vraiment ce point pour ne pas vous retrouver contraint de tout lâcher dans la négociation si vous êtes pris par le temps.
Les coups de mou : les accepter et en faire des moteurs
C’est bien beau de parler “d’état d’esprit positif”, de “motivation” et “d’action”. Mais entre le boulot, les enfants, tout ce qu’il y a à faire pour changer de vie, on peut vite se sentir dépassé, débordé. Alors on ne va pas se mentir : les coups de mou sont inévitables sur le long chemin du changement de vie ! Notamment un écueil clé, rencontré par tous ceux qui ont franchi le pas du changement de vie : la peur. La peur du changement. Elle frappe tout le monde, à un moment ou un autre du processus, et en général plus fortement quand on se rapproche de la bascule dans la nouvelle vie !
Cette peur peut se traduire par ce qu’on appelle la “résistance au changement”, cette force qui vous freine dans votre élan en vous enjolivant le status quo de votre vie actuelle et en accentuant les risques et défauts de votre vie future.
Rencontrer cette résistance au changement est normal. Avoir peur, à un moment ou un autre du processus de transformation de votre vie est normal. Mais il n’y a pas de fatalité à ce que ces résistances, ces peurs, vous paralysent et vous empêchent de faire aboutir votre projet de vie.
Avant tout, regardez votre peur du changement dans les yeux. N’ayez pas peur de cette peur, acceptez là, et voyez que ce n’est qu’une projection de votre esprit. Vous avez la force qu’il faut, vous avez déjà accompli tant de changements tout au long de votre vie ! Si vous êtes parents, je dirais même que vous avez accompli le plus difficile changement possible. Ayez confiance dans vos capacités, et surtout, n’imaginez pas le pire demain ! Il n’y a aucune raison que votre choix de changer de vie tourne à la catastrophe, surtout si vous l’avez vraiment pensé et organisé en mode projet.
Ou au contraire, prêtez vous au petit exercice suivant : imaginez le pire du pire possible qui pourrait vous arriver. Moi qui suis angoissé, j’avais joué à ce petit jeu, lors d’une phase de déprime sous le coup de la fatigue : on allait emménager dans une maison pleine de vices cachés. Notre village serait rempli de gens détestables, voire méchants avec les nouveaux, surtout venant de région parisienne. L’école des enfants serait d’un niveau catastrophique et les élèves dangereux entre eux. Pôle Emploi déciderait de ne pas m’indemniser car la rupture conventionnelle n’aurait pas été faite dans les règles et ma femme perdrait son job à cause de la crise économique. Nous finissons donc à 4, sous la tente, dans le jardin, à regretter les 2h30 par jour passés dans le RER…
Soyez volontairement catastrophiste dans votre petite histoire : vous verrez que cela va jouer le rôle de catharsis. Cela va vous permettre d’extérioriser tout ce qui vous inquiète, même les choses les plus irréalistes. Ecrivez les, cela les fera d’autant plus émerger à votre conscience. Une fois votre papier rédigé, relisez le, et détruisez le : brûlez le , ou déchirez le en mille morceaux. Et faites le point sur votre ressenti à ce moment là : il est probable que vous vous sentirez soulagé, et heureux. Vous verrez au fil des heures, des jours et des semaines que la peur de changer s’estompera certainement. Votre vision des risques liés à votre changement de vie sera moins “tragique” et vous vous sentirez plus de force pour continuer à avancer vers l’inconnu (qui ne l’est en fait pas tant que ça !)
En résumé : tout le monde a peur de changer. Et plus on se rapproche du but, plus cette peur peut être forte. Ne laissez pas cette peur, cette résistance au changement vous faire rebrousser chemin. Au contraire : faites lui face, analysez la, faites le jeu de “l’histoire du pire” pour la tourner en ridicule. Bref, ne laissez pas cette peur vous paralyser mais servez vous en pour affermir encore plus votre envie de changer de vie !
Changer de vie : quand savoir qu’on a vraiment commencé ou terminé ?
On pourrait passer des heures à définir le moment exact où on peut se dire qu’on a “effectivement” changer de vie.
- Est-ce quand on a vendu son logement actuel ?
- Quand on a pris place dans son nouveau lieu de vie ?
- Quand on a commencé sa nouvelle activité ?
Autant dire que chaque personne en transition personnelle donnera une définition différente du “début” effectif de son changement de vie. Et c’est bien ! Personne n’a à vous juger sur l’ampleur du changement que vous avez apporté à votre existence !
Pourquoi est-ce donc si important de juger d’un moment où on estime que la “bascule” est vraiment faite ? Tout simplement parce que vous avez donné tellement d’effort, vous avez investi tellement d’énergie dans la phase “amont” de votre projet de changement de vie, qu’il est important, à un moment, de se dire qu’on a réussi à basculer vers sa nouvelle vie. Cela ne veut pas dire que tout est terminé, loin de là. Mais cela permet de se dire que l’on n’a pas tout fait en vain ! Cela permet de célébrer ce moment, ce passage, pour marquer le coup et redonner un “coup de boost” à votre motivation.
Je me permettrais donc simplement de vous inviter à considérer que vous avez concrètement commencé à changer de vie à partir du moment où une rupture est réellement engagée avec votre “vie d’avant”.
Pour nous, ça a été quand nous avons terminé la journée d’emménagement dans notre nouvelle maison. Je savais que j’avais encore plusieurs mois à tirer dans mon job. Mais ce moment où nous nous sommes dit “ça y est, ce petit coin de campagne, c’est chez nous !” en regardant les enfants s’éclater dans le jardin au milieu des pêchers… on savait que le changement de vie qu’on attendait tant était bel et bien en train de se concrétiser. Et inutile de vous dire que cela nous a donné une énergie folle pour continuer à avancer, malgré toute la fatigue et tout le stress accumulé pendant presque 2 ans pour transformer nos vies !
Alors ne soyez pas trop exigeants avec vous même : dès que vous avez le sentiment qu’une rupture majeure est réalisée dans votre projet, que vous êtes passé de cette fameuse situations connue A à cette nouvelle situation B, alors bravo, le compte à rebours est terminé, la fusée est partie. Et comme toute l’équipe technique sur le tarmac, vous avez le droit à une petite coupe de champagne pour fêter ça !
En résumé : savoir quand le compte à rebours est terminé pour voir la fusée commencer son décollage est important. Pour votre motivation notamment, mais aussi pour planifier la suite des évènements. Dès qu’une rupture forte a lieu dans votre vie actuelle, vous pouvez estimer que le changement est en marche et que la fusée a réussi son décollage. Bravo, célébrez cette étape et remplissez votre réservoir d’énergie, fort de ce succès. Vous l’avez bien mérité !
N’oubliez pas de prendre soin de vous !
Ce dernier point de la phase de transition est forcément lié au point précédent : dans ce marathon du changement de vie, vous devez prendre soin de vous. Cela paraît trivial de le dire, mais, si je suis franc, je vous ai pour le moment beaucoup plus parlé “outils” et “organisation projet” que “bien-être”. Or, vous êtes nombreux à nous faire part de l’importance pour vous de changer de vie pour vivre une vie “meilleure” : plus simple, plus belle, plus centrée sur votre famille, moins rapide. Bref, si j’osais, je dirais même pour vivre une vie plus “vivante”.
Or, si on se projette souvent bien dans cette nouvelle vie sur le plan familial, de son projet professionnel ou de son envie de s’impliquer dans des associations par exemple, on oublie souvent le volet strictement “personnel”. C’est à dire qu’on “s’oublie soi même”, on perd de vue que le but du changement de vie, c’est d’apporter un “mieux vivre” à toute la famille, collectivement ET individuellement. C’est ce dernier point que vous ne devez pas oublier : vous avez droit à ce “mieux vivre”. Vous avez droit de prendre soin de vous. Vous en avez même le devoir, et ce, sans attendre d’avoir totalement basculé dans votre nouvelle vie.
Alors évidemment, chacun aura une définition propre de “prendre soin de soi”. Cela peut aller d’un moment que vous sanctuarisez tous les jours dans votre agenda pour lire, à un week-end que vous passez avec des amis de longue date. Cela peut être un restaurant en amoureux (i.e. en faisant garder vos enfants) ou une journée complète, seul, à aller au cinéma et vagabonder au gré de vos pensées.
Bref, vous devez vous offrir des moments de pause, de “respiration” de votre être, des moments soupape qui vous feront du bien et vous donneront l’énergie positive de poursuivre votre projet de changement de vie dans le bon sens. Car à quoi bon changer de vie si c’est pour se sentir frustré, fatigué, voire plein de ressentiment pour vous être “sacrifié” pour permettre cette transformation ? Soyez donc indulgents envers vous même, préservez vous, votre santé, votre corps, votre état d’esprit. Et ne culpabilisez pas quand vous souhaitez vous accorder ces moments pour vous : vous n’êtes pas un super-héros, vous ne devez pas être dans une posture “sacrificielle” et vous avez donc légitimement droit de prendre soin de vous !
En résumé : à quoi bon viser une vie meilleure si c’est pour vous oublier tout au long du processus de changement ? Vous êtes précieux et vous méritez de prendre soin de vous. Alors n’attendez pas demain et votre nouvelle vie pour apporter à votre corps et à votre esprit le soin qu’il mérite, mais commencez dès maintenant pour continuer encore, et encore, demain et après demain. Toute votre famille en tirera les bénéfices !
Votre couple : préservez-le au maximum
S’il est important de veiller au bon équilibre de l’ensemble de la famille lors de vos premiers pas dans votre nouvelle vie, soyez particulièrement vigilant à prendre soin de votre couple. Car on ne va pas se le cacher : il existe des périodes de la vie qui sont des zones de turbulence dans la vie d’un couple (par exemple l’arrivée des enfants, n’est-ce pas 😉 ?). Et cette phase de changement de vie est clairement une période “à risque” pour votre couple, notamment pour 2 raisons principales :
- C’est une période très chargée : pas besoin de revenir sur ce constat car nous en parlons depuis le début ! Effectivement, changer de vie, c’est avoir à penser – et à faire – des centaines de tâches sur plusieurs mois ou plusieurs années. De quoi grandement occuper votre temps libre ! Jusqu’au moment où entre votre job, les enfants et le changement de vie… vous pouvez rapidement réaliser qu’il reste bien trop peu de place pour votre vie de couple depuis un certain temps. Or, difficile de nourrir le couple sans proximité, ce qui suppose de passer du temps de qualité ensemble, et pas uniquement du temps “efficace”, notamment pour faire avancer votre projet de changement de vie. On peut aussi insister sur la charge mentale que représente un changement de vie, qui s’ajoute au manque de temps, et peut vous rendre encore moins disponible “psychiquement”…
- C’est une période de remise en question : nous avons parlé introspection, réflexion personnelle sur votre passé, votre présent, votre futur. Ce sont des éléments clés pour réussir à changer de vie. Mais ce sont aussi des éléments de nature à “transformer” votre vision du monde – de votre monde. Car changer de vie, c’est souvent remettre en question de nombreux status quo dans son existence. Et si l’attention est souvent braquée sur vos aspirations professionnelles et sur de nouveaux engagements personnels que vous souhaitez mettre en oeuvre dans votre vie, il n’est pas impossible que vous puissiez être amené à remettre en question d’autres pans de votre vie, dont certains éléments de votre couple.
C’est une situation assez paradoxale, car un couple solide est souvent un moteur puissant d’un projet de changement de vie en famille. Mais plus vous changez de choses dans votre vie en famille, plus vous risquez de passer par une phase de questionnement sur le fonctionnement même de votre couple !
Néanmoins, à moins que votre couple ne soit déjà conflictuel ou en danger avant même le lancement de votre projet de changement de vie (auquel cas les tensions risquent de s’exacerber au fil du projet…), il n’y a pas de fatalité à ce que le questionnement se transforme en conflit ou en remise en question irréparable.
En effet, il faut avant toute chose garder en tête que le couple n’est pas un bloc de granit intangible, immuable, du début de votre relation à la fin de votre vie ! Au contraire, c’est plutôt un long chemin, semé d’embûches, avec des hauts et des bas, des sentiers escarpés – dangereux mais exaltants, et des autoroutes – efficaces mais ennuyeuses. Vous n’êtes certainement pas les mêmes personnes aujourd’hui, dans votre couple, que celles que vous étiez au moment de votre rencontre, ou au moment de votre installation ensemble, ou au moment de l’arrivée des enfants !
Bref, le couple est une matière vivante qui ne doit pas être négligée – changement de vie ou pas, d’ailleurs, comme le montre très bien Esther Perel dans cette conférence très intéressante sur le désir dans le couple ! Et un pilier pour y arriver reste la communication. Cette fameuse communication claire, non violente, bienveillante et sans jugement, qui vous permet à la fois d’exprimer vos émotions et vos besoins, sans pour autant juger ou attaquer l’autre. Alors on ne va pas se mentir : c’est difficile au quotidien, c’est difficile quand des années de compromis, de routines, de “mauvaises pratiques” ont “sédimenté”, fossilisé. N’hésitez pas, dans ce cas, à baisser les armes, à lâcher prise. Proposez à votre conjoint de renouer avec un dialogue utile et positif, franc sans être culpabilisant. Tout en faisant le maximum pour laisser un espace libre à votre couple, en le considérant comme un projet à part entière dans le projet, qui nécessite du temps de qualité et un engagement de votre part, à chacun… quitte à sacrifier d’autres choses à côté pour y arriver !
En résumé : pour changer de vie en famille, le couple est un moteur important… Mais qui est mis à rude épreuve au fil du processus de changement ! Manque de temps, longues remises en cause personnelles, communication qui se délite : il est important de prendre conscience de ces soucis pour accorder à votre couple le temps de qualité et l’engagement qu’il mérite. Car changer de vie en famille passe aussi par une réinvention positive de son couple !
Prendre le temps : un élément clé du changement de vie
Là encore, cela peut paraître paradoxal de ma part de préconiser de “prendre le temps” alors que depuis le début, je vous parle plutôt “d’optimisation du temps” lors de votre projet de changement de vie !
Mais en fait, non, il n’y a aucun paradoxe.
Le temps est une ressource rare, précieuse. C’est même la seule ressource totalement “égalitaire”, puisque chaque homme, chaque femme sur cette Terre, peu importe sa richesse ou sa position sociale, en dispose de la même quantité chaque jour ! L’enjeu est donc de savoir comment bien utiliser ces 24 heures quotidiennes. Or, pendant tout le processus de changement de vie, pendant toute cette transition vers votre nouvelle vie, je vous ai incité à utiliser le plus efficacement possibles ces 24h, grâce à des méthodes, des outils, des réflexes importants pour éviter que votre projet ne dure trop longtemps, et vous fasse perdre votre motivation.
Une fois le changement “acté”, une fois la phase de transition terminée, vous pouvez toujours utiliser ces outils pour optimiser certains de vos projets, actuels ou futurs. Mais ce que je vous invite à faire, à questionner, c’est justement votre rapport au temps dans votre nouvelle vie ! Admettons le : on passe une bonne partie de notre vie, comme le lapin d’Alice au Pays des Merveilles, à courir après le temps, à avoir le sentiment d’être “en retard” en permanence. Et ce sentiment s’intensifie souvent avec l’arrivée des enfants. Ce qui, souvent, est un élément clé qui pousse à avoir envie de changer de vie : retrouver la maîtrise de son temps et avoir enfin le sentiment de ne pas être spectateur de sa vie !
Il est donc important que vous veillez – je dirais même que vous vous efforciez – à garder ce point en tête : vous changez de vie aussi pour changer votre rapport au temps dans votre quotidien. Ne l’oubliez pas ! Car une fois dans votre nouvelle vie, vous aurez certainement envie de vous lancer corps et âmes dans tous vos nouveaux projets. C’est légitime et c’est important ! Mais ne commettez pas l’erreur d’avoir remplacé une vie à courir après le temps, par une autre vie à courir après le temps, mais pour des buts qui ont plus de sens pour vous. Vous seriez alors loin d’avoir atteint votre objectif. Alors ralentissez, prenez le temps de la réflexion, prenez le temps de l’introspection régulière, prenez le temps de profiter de la vie. Non pas en vous jetant à corps perdu dans l’hédonisme, ou en procrastinant sur tous vos projets. Mais en reconnaissant que le temps a autant de valeur – voire plus – que d’autres ressources à votre disposition, et donc que vous devez le dépenser intelligemment !
N’hésitez pas d’ailleurs, si le sujet vous intéresse, à découvrir ce blog sur la Slow Life où vous verrez que de nombreux thèmes abordés ici (communication non violente, méditation etc.) sont au coeur justement de ce beau projet de vie.
En résumé : arrêtez de foncer, tout le temps ! Vous changez (aussi) de vie pour expérimenter un nouveau rythme dans votre existence. “Slow” ne veut pas forcément dire moins efficace ou moins performant. Simplement différent de ce que vous connaissez. Vous n’avez que 24 heures par jour : il ne faut pas les perdre, donc OK pour les utiliser efficacement, mais pas pour les bruler comme un pilote de F1 à 300km/h ! Faites vous cette faveur à vous même : ralentissez et profitez de votre nouvelle vie. Tous vos projets ne s’en porteront que mieux !
Gardez en tête une chose : le changement est permanent !
Le débat existe depuis la nuit des temps ! Les philosophes Héraclite et Parménide, il y a près de 2500 ans, s’opposaient déjà, justement sur cette place du changement dans la vie humaine, le premier théorisant le “mobilisme universel”, affirmant “qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve”; le second expliquant qu’au contraire, il existe un Etre, universel et immobile, impérissable.
Je ne suis pas capable de rentrer dans le coeur philosophique du débat, mais ma conviction profonde, de ma petite fenêtre d’humain ayant décidé de prendre sa vie en main pour la transformer afin de l’aligner avec ses motivations profondes, je suis aujourd’hui convaincu que le changement est un processus permanent qu’il convient d’accepter et de suivre pour trouver le bonheur.
Car l’objet de la réflexion philosophique, comme l’objet de notre vie, n’est-il pas la recherche du bonheur ?
Or, tout au long de notre existence, nous vivons de nouvelles expériences, nous goutons aux délices mais aussi au tragique de la vie. Nous tombons et nous relevons. Nous gagnons et nous perdons. Nous ressentons joies et peines, stress et quiétude. Bref, toute notre vie est une mer immense, tantôt calme, tantôt impétueuse. Mais jamais totalement immobile. Au fond, changer de vie, n’est-ce pas finalement accepter cet état de fait ? Accepter que rien n’est totalement figé dans notre existence, et que la vérité d’aujourd’hui n’est pas la vérité d’hier ni celle de demain ?
Avec mon épouse, nous avons vécu longtemps en ayant conscience que la vie nous avait beaucoup privilégié, notamment en ne nous confrontant jamais à de grands malheurs comme il en arrive tristement très souvent dans toutes les familles. Pourtant, quelques années plus tard, nous avons vécu de grandes tragédies qui nous ont rappelé que rien n’est jamais acquis… et ont clairement été des moteurs pour construire cette grande aventure que nous racontons dans le blog Famille Durable.
Face aux flots de la vie, à toutes ces vagues, plus ou moins impressionnantes auxquelles vous faites face, 2 attitudes sont possibles :
- comme une digue, vous résistez et empêchez les flots de submerger la rive : c’est une posture stable et rassurante quand vous tenez le choc, mais potentiellement très destructrice lorsque la “digue” cède car avec elle risquent de céder toutes les certitudes sur la vie que vous aviez patiemment construites, avec son corollaire de doutes et de remises en question profondes
- comme une bouée, vous glissez au gré des vents, des courants et de la hauteur des vagues, sans jamais couler : c’est une posture plus mobile, moins stable que celle de la digue mais qui vous permet de n’être jamais totalement déstabilisé, même en cas d’avis de tempête
Nous ne pouvons que vous inviter, si ce n’est pas déjà le cas, à passer de la posture de “digue” à celle de “bouée”. Oui, selon nous,à notre échelle d’homme, de femme, le changement est permanent. Et nous sommes convaincus qu’il y a bien plus de joie et de bonheur à tirer de l’acceptation de ce changement qu’à la résistance face à ce flux permanent. Car la vie et ses vicissitudes peuvent toujours, à un moment ou à un autre, broyer vos certitudes et vous laisser, échoué, dans un océan de questionnement et de perplexité.
Alors n’ayez pas peur !
Si la petite voix du changement se fait entendre dans votre vie, ne bouchez pas vos oreilles et laissez la parler, laissez la exister. Accordez lui une place : pas “toute la place” immédiatement, mais de plus en plus de place, au fil de vos réflexions. Et ne fermez la porte à aucune possibilité ! Lisez les 5 grands regrets qu’ont la plupart des humains au seuil de la mort : le premier est celui de ne pas avoir vécu pleinement sa propre vie, le cinquième celui de ne pas s’être accordé le droit au bonheur. Il n’y a aucune fatalité à avoir ces regrets aux derniers jours de votre existence : faites du changement un moteur de votre vie. Vous ne risquez rien car n’oubliez jamais que soit vous gagnez, soit vous apprenez !
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