Comme nous l’évoquions précédemment dans un article, voici deux nouveaux témoignages de personnes ayant démissionner.
Claire : l’appel du Mexique
Quand as-tu démissionné sans avoir d’autre poste assuré ?
En Octobre 2017.
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Pourquoi t’es-tu lancée ? Quel était le contexte ?
Plusieurs raisons – la première était sans doute que j’avais plus de motifs d’insatisfaction que de satisfaction avec mon poste depuis longtemps (la plus large raison je dirais, mais aussi paradoxalement celle qui était sans doute moins vouée à être un ‘déclencheur’ car on s’habitue à ce genre de situations !) ; la seconde pour être honnête était que la compagnie pour laquelle je travaillais n’allait pas bien et que les 6 mois précédents avaient été assez traumatisants ; et enfin la 3ème raison et probablement la plus puissante d’un point de vue ‘déclencheur’ était que je voulais déménager à l’étranger avec mon ami et nous avons décidé que le timing était le bon (rendu pratique par le fait que nous travaillons dans la même boîte !).
Comment t’es-tu préparée (psychologiquement, financièrement, etc.) ?
Beaucoup de préparation mais surtout par rapport à notre déménagement à l’étranger – quitter notre travail est devenu seulement une partie d’un plus grand projet, et parce que nous avons passé beaucoup de temps à étudier toutes les facettes de ce projet, j’ai l’impression que quitter notre travail en soi est devenu moins effrayant, juste l’étape nécessaire d’un plus grand changement. Pour les aspects plus spécifiques, comme nous nous étions donnés 6 mois à partir du moment où nous avions pris notre décision de déménager à l’étranger, nous avons économisé sur notre salaire chaque mois pour assurer un ‘coussin’ financier’ pendant 6 mois si nous ne travaillons pas et nous donner l’espace d’essayer de nouvelles choses sans avoir la pression financière. Psychologiquement rien de particulier, mais c’était assuré d’une manière par l’excitation d’habiter à l’étranger, l’immersion dans une nouvelle culture… et puis j’ai passé un peu de temps le moment venu à soigner mon email et mes interactions avec mes chefs pour être sûre de quitter ma compagnie en de bons termes !
Comment t’es-tu sentie avant de démissionner ?
Sereine et sûre de moi, après 6 mois de préparation j’avais assez hâte de passer à l’étape suivante !
Comment t’y es-tu prise pour aborder le sujet avec tes proches ?
Avec mes parents finalement ça a été facile car ils m’entendaient me plaindre depuis des années du fait que je n’étais pas satisfaite avec ce que je faisais et que je cherchais une autre voie. Le fait que cette décision soit au final associée avec le plus grand changement du déménagement encore plus loin je pense a été à double tranchant. D’une manière ils étaient un peu braqués initialement et insistaient sur le besoin de stabilité, mais en discutant de mon plan plus en profondeur, et en insistant sur le fait que c’était la meilleure transition possible (car je n’exclus pas de renouer avec un job plus stable à nouveau plus tard), ça les a rassurés sur le fait que ce n’était pas un coup de tête et que j’y avais pensé en profondeur (les économies financières réalisées pendant les 6 mois les ont rassurés aussi !). Pour mes amis ça a été très naturel – le job que je quittais après 6 ans était mon premier job/première compagnie et pour beaucoup d’entre eux ils avaient déjà opéré des changements ou transitions de carrière et puis nous avons régulièrement des discussions sur ce qui nous plaît moins dans nos jobs et donc il y a une compréhension et un respect latent et du soutien pour ce genre de décisions, même si chacun a une approche différente !
Comment l’as-tu annoncé à ton équipe / ton boss ?
Par email très tôt le lundi matin avant l’heure officielle – en copiant ma boss directe, ma CEO et la déléguée RH. Je voulais pour des raisons administratives/officielles que mon annonce soit officialisée/enregistrée car j’avais 8 semaines à partir de l’annonce. Mais en sollicitant dans mon email une entrevue physique avec chacune d’entre elles lorsqu’elles seraient disponibles pour que ce soit plus ‘humain’ et que nous ayons l’opportunité de discuter ma décision (moins parce que je voulais qu’elles essaient de me faire rester car ma décision était ferme, mais plus pour pouvoir débriefer sur les 6 derniers mois).
Qu’est-ce qui a été le plus dur pour toi ?
Me demander si je m’ennuierais une fois hors de la routine d’aller au boulot tous les jours (breaking news : pas du tout, aucun problème à remplir mes journées sans !) et aussi avoir l’impression de me lancer dans l’inconnu un peu car c’était la seule boîte dans laquelle j’avais travaillé depuis mon diplôme… Mes collègues me manquent un peu mais la découverte qu’il y a un vaste monde et que ma boîte n’est qu’une boîte parmi d’autres est en fait une prise de conscience salvatrice je trouve… ça a ouvert mon horizon, et aussi ça m’a enlevé beaucoup de peur par rapport au fait d’explorer d’autres choses, et si jamais ça ne marche pas il y a un monde de concurrents où je pourrais candidater si je décidais de retrouver un poste dans le même univers.
As-tu regretté ton choix ?
Absolument pas.
Et maintenant, où en es-tu ?
Je suis au Mexique depuis un mois, et j’ai complété 4 projets en freelance en un mois – ce qui me permet d’ajouter à mes économies et de faire des plans de voyage très excitants. Les projets se calment maintenant ce qui veut dire que je vais commencer à explorer des options parallèles de volontariat, plus proches de mes intérêts, ce qui j’espère pourra m’aider à opérer la transition que je souhaite lorsque je chercherai un poste plus stable à moyen terme !
Amélie : la préparation d’un tour du monde
Quand as-tu démissionné sans avoir d’autre poste assuré?
J’ai démissionné en respectant mon préavis vers la fin de l’année 2016.
Pourquoi t’es-tu lancée ? Quel était le contexte ?
Cela faisait 4 ans que j’étais dans la compagnie, j’avais eu deux postes différents et une promotion, et je sentais que je pouvais encore apprendre et évoluer. Cependant, je souhaitais aussi réaliser un projet personnel qui me tenait à cœur depuis un moment, partir pour découvrir d’autres pays, et voyager avec uniquement un sac à dos. Nous avons réalisé, avec celui qui est devenu mon mari, que c’était un rêve que nous partagions et que nous voulions tous les deux vivre cette expérience. Ce projet est resté à l’état embryonnaire pendant plusieurs années, jusqu’à ce que cela devienne plus inconfortable de ne pas réaliser ce rêve que de ne rien décider.
Comment t’es-tu préparée (psychologiquement, financièrement, etc.)?
Nous avions mis de l’argent de côté pendant plusieurs années, en sachant que cela nous servirait soit d’apport pour un investissement immobilier, soit pour réaliser un voyage un peu fou sur une longue durée. Psychologiquement, la partie la plus difficile a été de démissionner en sachant que tout se passait bien au travail, que j’aimais l’équipe dans laquelle j’étais, et que je pouvais encore évoluer. Je mettais de côté un travail qui était bien payé, et je quittais une ville à laquelle j’étais très attachée depuis les quelques 7 années où j’avais posé mes valises, et qui m’avait beaucoup apporté. Mais en même temps, il n’y a jamais de bon moment pour partir presque 11 mois la fleur au fusil, et si on n’avait pas tracé pas une ligne dans le sable pour décider que la nouvelle aventure allait commencer ‘À CE MOMENT-LÀ’, je crois qu’on serait encore dans les esquisses.
Comment t’es-tu sentie avant de démissionner ?
Je me sentais heureuse de m’affranchir de mes peurs et de créer l’espace pour vivre l’expérience que l’on recherchait, mais en même temps, j’éprouvais de la nostalgie pour tous les bons moments passés à Londres et dans cette entreprise.
Comment t’y es-tu prise pour aborder le sujet avec tes proches ?
Lorsqu’on a commencé à en parler sérieusement, à envisager la période où on partirait, je l’évoquais auprès de ma famille pour qu’ils se familiarisent avec le projet et que ça ne vienne pas comme une grosse annonce BAM qui aurait pu être effrayante pour qui ne l’aurait pas vu venir. Notre envie de vivre ce rêve n’était pas un coup de tête et on ne souhaitait pas que nos familles le perçoivent comme tel.
Comment l’as-tu annoncé à ton équipe / ton boss ?
A l’occasion d’un face-à-face avec mon boss, j’ai expliqué ce projet qui avait mûri petit à petit jusqu’à devenir un objectif à moyen/court terme. J’ai exposé le projet et demandé s’il existait des modalités pour partir en congé sabbatique au sein de l’entreprise et pour quelle durée. Il s’est avéré que le projet tel que nous le concevions demandait plus de temps que ce que j’aurais pu obtenir. Néanmoins je tenais à disposer du temps que nous avions imaginé nécessaire. Je me souviens que mon boss m’a regardé droit dans les yeux en clarifiant ce que cette décision signifiait. Oui je souhaite donc démissionner. C’était bizarre et un peu irréel de m’entendre dire ça, parce que je quittais le connu pour l’inconnu, le boulot et l’idée qu’on se fait de la stabilité qu’il procure, pour tout quitter et prendre le temps de découvrir d’autres pays, cultures, de faire des choses qui nous animent. Des choses qu’on pourrait très bien faire en vacances finalement. Mais on voulait plus que des vacances. On voulait une période dédiée à ces découvertes. Et oui tout allait bien ! On ne frôlait pas le burn-out, on était bien traités, certes il y a eu des moments de découragement mais somme toute on aimait bien nos boulots et on s’y est investi. Alors quoi, c’est un caprice ? J’avoue que je me le suis demandé. Mais en fin de compte, je pense qu’on s’est donné l’opportunité d’envisager une autre formule que celle qu’on avait expérimenté ces dernières années. Et dès lors que l’idée commence à germer, c’est le début de l’aventure ! A quoi ça sert d’avoir des rêves si on ne se dit pas qu’on pourrait les réaliser ? J’étais déjà décidée à vivre cette année qui s’annonçait extraordinaire et peu de chose voire rien n’aurait pu m’arrêter, mais le fait de rendre cette décision publique dans son milieu professionnel donne une dimension nouvelle au projet. Comme un poids qui tombe et le sentiment du devoir accompli.
Qu’est-ce qui a été le plus dur pour toi ?
Je crois que le plus dur a été de me résoudre à quitter mon CDI, une vie et des amis que j’aime.
As-tu regretté ton choix ?
A aucun moment je ne l’ai regretté. Ou alors très furtivement à différents moments. Mais je pense que ce sont plus des relents de peurs fantômes que de véritables regrets. Ce que nous avons vécu pendant cette année est une richesse immense dont je chérirai les enseignements pour très longtemps… Jusqu’à ce qu’on recommence !
Et maintenant, où en es-tu ?
Nous sommes rentrés depuis un mois. Je suis triste que cette page se tourne, mais Ô combien heureuse de l’avoir vécue. On est à nouveau sur une page blanche et c’est excitant de se dire que tout est possible. On cherche à s’installer dans le beau Sud Ouest de la France, et y passer quelques années.
Blandine
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