Nous vous parlons régulièrement de permaculture dans Famille durable et nous avons d’ailleurs déjà parler de Comment démarrer son potager et Avoir des poules. Mais qu’est-ce que la permaculture en fait ? Nous vous donnons les bases dans cet article.
Une agriculture permanente
La permaculture est la contraction des termes “permanent” et “culture”. Il a été inventé par Bill Mollison et David Holmgren pour parler d’agriculture permanente dans leur ouvrage Permaculture 1, sorti en 1978.
Le but d’une conception en permaculture n’est pas simplement de tirer profit de la nature, il est aussi d’encourager la vie sous toutes ses formes. Il en résulte généralement un paysage où fleurs, légumes, arbres, vie sauvage, cohabitent en un ensemble cohérent, multidimensionnel, et interconnecté, où nous sommes invités à nous servir. Ce que propose la permaculture, c’est une méthodologie pour assembler, de manière consciente, tous ces éléments et les fédérer en un ensemble cohérent. Elle est constituée de principes empruntés au fonctionnement des écosystèmes naturels.
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Vous trouverez dans l’article d’Ingrid de Promesse de Fleurs Permaculture et jardin potager, on en parle, une autre manière de définir la permaculture.
Trois éthiques
Trois éthiques fondent la philosophie de cette discipline selon ses fondateurs :
- Être attentif à l’humain,
- Être attentif à la terre (le sol, l’eau, la faune, l’air…),
- Redistribuer les surplus.
Cela est plus simple à dire qu’à faire au premier abord mais il faut toujours garder ces trois valeurs en tête, elles doivent guider nos intentions.
Des principes
Les principes basiques
- Observer et interagir : on ne le dira jamais assez, la première étape avant de démarrer quoi que ce soit, est d’observer son terrain (ensoleillement, pentes, humidité, vent, nature du sol…)
- Collecter et stocker l’énergie
- Obtenir une récolte : l’idée ici est de tout optimiser. Par exemple : le choix d’une essence pour une haie peut aller vers une haie comestible
- Utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables & biologiques : dans notre jardin nous utilisons les pommes de pin dans le feu de la cheminée, les feuilles mortes pour pailler le potager, la taille des haies pour nous chauffer ou pour pailler…
- Ne pas produire de déchets ou Tout déchet est une ressource inexploitée : réfléchir à chaque déchet produit si il ne peut pas servir à quelque chose. Par exemple un carton sans encre peut être mis dans le compost, une boite en plastique peut servir de pot de semis ou de mini-serre…
- Privilégier les petits systèmes intensifs et les solutions lentes : l’idée ici est de garder le contrôle de votre système, de ne pas aller contre la nature et encore une fois de prendre le temps d’observer et de tester.
- Utiliser et valoriser la diversité : comme le dit l’adage “ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier”. Plantez vos 20 pieds de tomates à deux ou trois endroits différents vous permettra peut-être de ne pas être tous attaqués par les limaces.
- Utiliser et valoriser l’effet de bordure
- Un travail à fournir est le résultat d’un besoin non rempli par le système que vous avez créé : c’est une des principes les plus difficiles à prendre à garder l’esprit, tout du moins au début. Mais c’est celui qui peut vous faire avancer le plus loin en y mettant le moins d’énergie. Si j’ai besoin d’arroser très souvent c’est peut-être que je n’ai pas mis ne place le bon système pour garder l’eau dans le sol ou diminuer l’évaporation (paillage…).
Les principes philosophiques
- Intégrer plutôt que séparer : toujours pensez aux liens qu’il peut y avoir entre les différents éléments de votre système.
- Le problème est la solution : une difficulté est la réponse à un besoin non couvert autre part
- Accepter les feedbacks, les limites et réagir de manière créative
- Tout se jardine : il n’existe par exemple pas de mauvaises herbes. Tout se jardine : le potager, les relations, le travail…
- Travailler avec la nature et non contre elle : adapter votre système au contexte
- Faire de petites actions pour de grands changements
Autour de ces principes, Thibaud et Blandine ont par exemple testé la méthode du chantier participatif pour démarrer leur potager nouvelle maison en Bourgogne.
Les principes liés au design
Ce sont un peu les principes philosophiques en termes plus concrets :
- Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails
- Un élément remplit plusieurs fonctions : par exemple la poule fournit des oeufs mais aussi du fumier
- Une fonction est remplie par plusieurs éléments : l’eau peut être apportée par un puit mais aussi par un récupérateur d’eau, une mare…
- Conserver l’énergie : recycler, faire circuler et optimiser
- Accélérer l’évolution et la succession : les actions menées permettent d’accélérer l’évolution qu’aurait eu votre système sans votre intervention
- Chaque élément est placé selon ses relations avec les autres : la serre par exemple peut être accolée au poulailler peut le réchauffer
- Planifier l’efficacité énergétique
- Commencez au pas de votre porte
- Commencez petit, puis étendez-vous : ne voyez pas trop grand au début au risque de vous épuiser et de renoncer.
Le choix de la permaculture pour notre potager
Nous avons fait le choix de cette philosophie pour notre potager. Nous nous y essayons depuis deux années. Nous partagerons avec vous dans ce blog, nos avancées, nos découvertes, nos difficultés…
Notre objectif est de tester un certain nombre de pratiques et de cultures pour progresser et réussir à terme à être autonome en fruits et légumes. Nous testerons le semis sans labour, les buttes lasagne, les associations de plantes… Mais aussi l’hôtel à insectes, l’abri à hérisson, le récupérateur d’eau de pluie, le compost, les poules….
N’hésitez pas à travers ces différents articles à témoigner de votre expérience pour que nous avancions tous ensemble vers ces modes de culture plus respectueux du sol, de la faune, de l’air, de l’eau et des Hommes.
Lectures intéressantes
Je vous conseille la lecture du guide du permaculteur débutant de Permaculture Design qui reprend toutes ces bases. Ce bureau d’études dispense également des formations en ligne.
Les deux ouvrages d’Isabelle Brunet sont également de bonnes bases pour démarrer :
- Cultivez l’autonomie, créez votre jardin nourricier,
- Un exemple de permaculture urbaine en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Pour les personnes souhaitant aller plus loin et notamment envisager une reconversion professionnelle, trois ouvrages peuvent vous être utiles :
- Le jardinier-maraîcher, manuel d’agriculture biologique sur petite surface de Jean-Martin Fortier,
- Vivre avec la Terre, manuel des jardiniers-maraîchers de Perrine et Charles Hervé-Gryuer (les fondateurs du Bec Hellouin),
- Permaculture et agroécologie, créer sa micro-ferme de Linda Bedouet.
Pour ceux qui sont plus axés sur les vidéos :
- Permaculture Design dispense des formations en ligne principalement composées de vidéos
- L’université des Colibris a lancé un Mooc sur la permatulcure
Et vous qu’avez-vous testé ? Vos essais sont-ils concluants ? Dites-nous tout ça dans les commentaires.
Céline
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david
Bonjour,
je pense faire mon potager de manière semi classique : organisé comme les anciens, mais avec plus de mélange, du paillage, …
Par contre, j’aurais un gros coin perpétuelle pour me faciliter le travail.
Par contre attention avec la permaculture, c’est assez complexe.
Typiquement les buttes, ce n’est pas forcément l’idéal.
Pour être précis, c’est même souvent peu recommandé. (en gros recommandé pour les sols humides et froid)
Le http://www.lejardinvivant.fr/ évoque pas mal l’incohérence qui est fait sur l’utilisation des buttes dans le potager.
Sinon un conseil qui me semble vitale, mais est trop souvent ignoré : commencez petit et grandissez ensuite!
En débutant le potager, on a vite fait de vouloir trop grand et de s’épuiser à tout faire ensuite!
Je rajouterai à ce concseil, un plus perso : voyez loin.
Car concrètement, si vous voulez des noix, des topinambours, … il vous faudra un peu de temps entre plantation et récolte!
Arnaud
Bonjour David,
merci pour tes compléments. En effet, les buttes ne sont pas toujours recommandés, nous voulions tester cette technique pour nous faire notre propre avis justement. Et la base est effectivement de démarrer petit et d’observer beaucoup au début.