On souhaite tous plus ou moins changer de vie : dans ma vie pro, j’ai rarement vu des gens qui exerçaient leur passion en étant banquier, consultant, ou plus généralement cadre d’entreprise.
Beaucoup d’entre nous souhaitent changer de vie, mais en réalité beaucoup moins décident de s’y lancer, et peu finalement y arrivent.
Nous, cela fait maintenant plusieurs mois que nous avons entamé une démarche de changement de vie, et nous avons appris quelques leçons en route. La première, pourquoi c’est pourquoi seulement peu de gens y arrivent vraiment.
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Or ces trois hypothèses de départ sont erronées et expliquent pourquoi celui qui y croit ne parviendra jamais à changer de vie à moins de gagner au loto (et encore).
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Vous mettez votre changement de vie à “un jour” ou “plus tard”
Partir du principe que le changement de vie commencera “un jour”, c’est partir du principe que changer de vie dépend de conditions indépendantes de notre volonté, et que nous ne pourrons réellement remettre notre vie en question que le jour où ces conditions seront réunies.
Or celles-ci peuvent ne jamais être réunies, et ne le seront sans doute pas si on décide d’emblée de ne pas influencer leur cours naturel. Qu’il s’agisse de la question de l’argent ou des moyens à disposition, du savoir et des compétences, ou des gens susceptibles de nous aider à rendre notre rêve possible, il est très peu probable que toutes ces ressources arrivent à notre disposition… “un jour”.
S’il faut certainement que ces conditions soient réunis pour réussir son changement de vie, la grande différence entre le succès et l’échec est de tout faire pour ne pas les laisser au hasard. Et cela veut dire que pour pouvoir y arriver le plus tôt possible, il faut commencer à s’y atteler… tout de suite. Si ce changement de vie est quelque chose que l’on souhaite vraiment,
la seule question qui vaille est de savoir ce que je peux faire dès aujourd’hui pour maximiser mes chances d’y arriver.
Si l’on veut donc pouvoir récolter les fruits un jour, il faut donc planter les graines dès maintenant (les métaphores agricoles, il n’y a que ça de vrai – merci Jésus!).
Alors oui, initier son changement de vie, cela demande des efforts, des investissements, quelques sacrifices, et ce pour un résultat encore incertain. Mais existe-t-il réellement de meilleur moyen de tester sa volonté que s’y mettre dès aujourd’hui? Si après quelques semaines d’effort on se rend compte que le jeu n’en vaut pas la chandelle, c’est peut-être qu’après tout on ne souhaite pas vraiment changer de vie (ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose, mieux il vaut s’en rendre compte à temps!)
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Vous pensez qu’il faut tout plaquer d’un coup pour changer de vie
Dans l’imaginaire du changement de vie décrit ci-dessus, on ne parle en réalité que de la face visible de l’iceberg : l’aboutissement, le point final, le money-time – par exemple, le jour où on démissionne, le jour où on vend sa maison, le jour où on achète la propriété de ses rêves etc.
Mais dans la lignée de l’idée qu’un changement de vie commence dès aujourd’hui, un changement de vie est rarement radical. Il est plus souvent le résultat d’une ribambelle de choix, de décisions, de tentatives diverses et variées et plus ou moins réussies, de changements de direction, qui nous amènent à un certain endroit après un certain temps.
En réalité, le changement de vie se réalise pas à pas, au point que lorsqu’on est dedans, on ne se rend parfois pas compte qu’il arrive. Et c’est quand on décide de prendre du recul et qu’on regarde en arrière qu’on prend vraiment conscience du chemin parcouru.
Vouloir changer de vie, c’est un peu comme devenir entrepreneur, d’une certaine manière : c’est entrer dans un univers caractérisé par l’incertitude: ce qui peut arriver n’est ni modélisable, ni quantifiable. Et le meilleur moyen de mener sa barque est la méthode du “test and learn”: tenter quelque chose, et en tirer les leçons de l’observation du résultat. Puis recommencer. Si ça marche, on va plus loin. Si ça ne marche pas, on change. Et ainsi de suite.
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Vous croyez qu’un changement de vie est unidimensionnel
On aborde souvent l’idée du changement de vie sous l’angle de ce qui nous motive à changer de vie : être proche de la nature, exercer une passion, voyager, quitter un boulot etc. Et très rapidement, cette idée de changement de vie tourne au fantasme car elle devient idéalisée, et cannibalise toutes les autres considérations annexes, qui sont donc négligées.
Et au final, c’est comme ça qu’on se retrouve avec des gars qui ont tout plaqué pour quitter un mode de vie toxique et aller élever des chèvres dans le Larzac, et qui se retrouvent à péter un câble au bout de quelques mois. Car s’il est est vrai que quitter la folie urbaine et corporate pour se rapprocher de la nature, c’est génial, mais quid de tout ce que ça implique: en termes de qualité de vie, de finances, d’accès aux soins, à l’éducation, aux loisirs et aux sorties, de vie de famille, de relations sociales, de rusticité etc.
Un changement de vie est par nature multi-dimensionnel. Il est souvent déterminé par le “faire” (je veux faire autre chose de ma vie), mais il a un impact sur bien d’autres choses, et notamment les nombreux éléments de notre environnement que l’on a tendance à considérer comme acquis, et donc inconsciemment comme des prérequis : par exemple, des amis et une famille à proximité, l’accès à des magasins etc bref tout ce que j’ai cité plus haut.
Le changement de vie implique un changement de mode de vie et de la plupart de ses composantes. Et seule une prise de conscience de ces différentes composantes peut permettre de trouver la formule gagnante et durable pour soi et son entourage.
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Vous êtes convaincus que changer de vie, c’est uniquement réaliser votre vocation
On croit souvent que le changement de vie, c’est réaliser notre vocation, ou plutôt notre ‘mission” profonde, ou encore ce qu’on a toujours voulu faire au fond de nous. On part du principe que cette vocation existe en chacun de nous dès la tendre enfance, mais que le cours de la vie nous en a éloigné: l’école, les études, le boulot, les choix familiaux etc. Et donc, changer de vie apparaît comme le moyen de se redonner une chance de vivre cette vocation profonde afin de donner (enfin) du sens à notre vie.
Ca a l’air beau comme ça, mais là encore le constat est erroné. Ce qu’on croit être une vocation immuable en chacun de nous n’est en réalité rien d’autre qu’un feu prêt à s’éteindre s’il n’est pas régulièrement entretenu. Ou alors elle n’est qu’une illusion qui ne résistera pas quelques semaines ou mois d’effort.
La vérité, c’est qu’une vocation n’existe pas si elle n’est pas exercée, travaillée, nourrie, enrichie, questionnée ou stimulée au quotidien. Une vocation se cultive et se construit, sinon elle s’éteint. Et lorsqu’elle est éteinte, elle est simplement une lubie sans assez de force pour motiver un changement de vie. Il est fort probable, qu’à l’heure actuelle, aucune de vos passions n’est suffisamment mature dans votre tête pour pouvoir être qualifiée de vocation.
Et la question de la vocation n’échappe pas au deuxième point mentionné plus haut : il faut tester et apprendre, et c’est en progressant dans un domaine qui nous procure du plaisir que la vocation va commencer à émerger, et la perspective d’un potentiel changement de vie avec.
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Vous renvoyez toujours votre changement de vie à une question d’argent
Last but not least, vous croyez que si vous ne changez pas de vie dès aujourd’hui, c’est que vous n’en avez pas les moyens. Eh oui, si on était riche, on vivrait tous certainement une vie différente de celle qu’on vit aujourd’hui. Mais bon, si A (avoir de l’argent) implique B (changer de vie), cela ne signifie pas que non-A (ne pas avoir d’argent) implique non-B (ne pas changer de vie).
Il y a tant de choses qu’on peut faire pour initier un changement de vie qui ont un coût faible voire nul. Je dirais même que l’argent est en réalité la face émergée de l’iceberg, celle qu’on voit mais qui en réalité n’est rien comparée à la partie immergée, beaucoup plus massive. Or quand on réfléchit à qui on est vraiment, on peut dire qu’on est ce qu’on mange, ce qu’on pense, ce qu’on dit, ce qu’on fait, les gens que l’on fréquente. Or changer tout ou partie de cela n’est certainement pas une question d’argent, bien au contraire. Et pourtant, il s’agit là du moyen le plus sûr de changer de vie.
Au contraire, ce qu’on achète ne nous définit pas en tant que personne, juste ce qu’on a. Conditionner le changement de vie à une question d’argent est donc absurde. Au contraire, c’est le meilleur prétexte de donner l’illusion de changer sans se remettre en question.
Conclusion
Il ne faut pas se leurrer: changer de vie n’a pas bonne presse dans notre société. On nous fait croire que c’est merveilleux de quitter son job pour aller vivre sa passion, mais pour le système en place, ça n’est vrai que si le changement de vie reste un phénomène marginal voire folklorique, qui vend un peu de rêve à l’idiot du village sans vraiment lui faire remettre en question son allégeance au système en place.
Mais lorsque nombre de gens commencent à chercher à changer de vie, que les talents perdent leur motivation au travail, alors le système s’inquiète et fait tout pour au fond vous dissuader de passer à l’acte, en vous faisant croire en permanence que le changement de vie est à portée de main, mais qu’il reste toujours un pas supplémentaire, comme si nous étions un animal stupide de dessin animé qui pousse lui-même la carotte qu’il cherche à gober en avançant. Donc oui vous aurez toujours l’impression qu’il vous manque de l’argent, que vous n’êtes pas prêt, qu’il faut être fou pour tout plaquer d’un coup, que vous allez finir par vous lasser etc. Oui, le système veut que vous n’y arrivez jamais, et c’est pour ça que vous ne pouvez et ne devez compter que sur vous-même.
Vous n’arriverez jamais à changer de vie. C’est pour ça qu’il faut commencer aujourd’hui.
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david
Bonjour,
si je suis assez d’accord avec les 1ers points.
En gros, changer de vie est un projet, donc comme tout projet, il y a des étapes, des changements, etc.
Pour l’argent c’est plus compliqué.
Car typiquement, comme vous, je veux quitter la capitale.
Sauf que mon emploi est spécifique à Paris ou une grande métropole.
Mes compétences n’ont pas de valeur ailleurs.
Donc difficile de franchir le pas sans savoir de quoi vivre après.
Ceci dit, en France, on a la chance d’avoir un système social qui peux nous aider au reclassement.
Mais bon, ça amène quand même beaucoup d’incertitude!
Et pour être honnête, je connais pas mal de monde qui bloque sur le côté revenu!
Car tout projet de changement de vie nécessite d’avoir une vision du revenu futur, et là, c’est pas simple!
Thibaud
Bonsoir David – désolé pour ma réponse tardive!
L’argent est effecitvement le point le plus compliqué, mais le problème est la vision communément admise que le changement de vie part de l’argent, et que du coup sans argent = statu quo. Il y a des milliers de choses à faire pour initier son changement de vie avant de dépenser plusieurs centaines de milliers d’euros pour aller vivre ailleurs. Et puis aussi je crois sincèrement qu’il faut sortir de la vision du salariat comme seul modèle sûr et efficace. Aujourd’hui internet offre notamment beaucoup d’opportunités pour se rémunérer autrement par exemple.
Comme tu dis, cela amène certes de l’incertitude – mais je crois que l’incertitude est intrinsèque au changement de vie 🙂
david
BOnjour,
2 remarques sur votre réponse, dans de nombreuses régions française, pas besion d’atteindre la centaine de milliers d’€ pour changer de vie.
Sinon internet offre effectivement des possibilités.
Mais pour avoir déjà essayer, ce n’est pas si simple!
J’avoue n’avoir aucune visibilité sur mon revenu futur!