Bien installés au fin fond de notre Bourgogne d’adoption, nous sommes désormais propriétaires (depuis avril 2019) d’une maison et de son terrain attenant d’environ 3000m². Or l’aménagement de notre jardin a été l’une des motivations principales dans notre démarche de changement de vie : connexion à la nature, production de nos propres denrées alimentaires et de plantes à usage quotidien, espaces de vie beaux et agréables… Et afin de commencer cet aménagement dans le respect des principes et des interactions naturels, nous nous sommes donc tournés vers la permaculture pour nous lancer.
Néanmoins, pas évident de se lancer dans cette aventure ambitieuse lorsque l’on a un job à temps plein, que l’on attend un deuxième bébé (au troisième trimestre de grossesse), qu’il faut continuer à occuper notre fils de presque 3 ans, et qu’il y a d’autres engagements et tant d’autres tâches diverses à effectuer. Grand est le risque que ce projet de permaculture reste au stade de vœu pieu. Et le problème de ces vœux, c’est qu’un jour ils peuvent se transformer en frustration.
Nous avons donc opté pour une approche qui était parfaitement adaptée à notre situation du moment et prenant en compte nos contraintes, que ce soit sur le plan professionnel, financier, ou familial. Cette approche c’est celle du chantier participatif.
Un chantier participatif – qu’est-ce donc ?
Un chantier participatif – ça donne très zadiste tout ça. Et pourtant ce n’est rien de bien ésotérique. Chantier = un lieu où il y a des « travaux », ici d’aménagement du terrain sur un thématique de permaculture bien précise
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Participatif = des volontaires viennent y participer
L’idée du chantier participatif est de proposer à des volontaires de venir donner de leur temps et de leur bras pour la mise en place d’un aménagement particulier. En échange :
- ils apprennent sur cette thématique en particulier (au cas où ils souhaitent appliquer ce savoir chez eux)
- ils rencontrent d’autres personnes partageant les mêmes valeurs et aspirations qu’eux, souvent localement
Aussi, leurs hôtes prennent soin d’eux le temps d’une journée, en terme d’alimentation et confort.
Autre élément important, pour que l’effet d’apprentissage soit optimal : le chantier est piloté par un formateur compétent, formé dans sa discipline et dont l’autorité en la matière suffit à motiver des personnes à venir.
Pour notre chantier, c’est Virginie Coutance qui a tout piloté. Virginie (voir les informations sur Virginie en bas de cet article) nous accompagne dans la mise en place de notre projet de permaculture depuis la fin 2019. Après avoir effectué deux sessions avec nous pour analyser notre terrain, définir une base de plan et les premières priorités, elle a organisé ce chantier afin que notre préparation soit matérialisée dans l’action et dans la terre.
Le thème que nous avions retenu pour la journée était la mise en place d‘une haie comestible. Pourquoi ? En toute bonne approche perma, c’est juste que cela convenait bien à notre terrain et ce que nous en attendions : créer une haie pour isoler le jardin de la rue ; comestible pour avoir des fruits à manger ; commencer à créer un écosystème de qualité qui va accueillir toute une biodiversité intéressante pour le futur potager… les bénéfices escomptés sont nombreux !
Pourquoi le format du chantier participatif ?
Si la thématiques a du sens et les bénéfices de la haie comestible clairement identifiés, ceux du chantier peuvent paraître moins évidents au premier abord. Et pourtant :
- Pour
nous hôtes, c’est la possibilité de marquer le coup et d’avoir une impact
rapide et significatif sur notre projet permaculture en profitant de l’effet
« nombre » pour augmenter les heures de travail dans le jardin. 7
personnes qui travaillent environ 3h dans la journée, cela fait environ 20h de
travail effectif dans le jardin – environ 3 jours plein d’une personne seule.
Cela nous permet aussi de transformer la contrainte de temps en une contrainte financière : plutôt que de consacrer du temps à l’aménagement de notre jardin, nous rémunérons la formatrice qui va organiser et piloter le chantier. - Pour la formatrice, outre la rémunération, cela permet de continuer à accumuler de l’expérience pour asseoir ses connaissances, sa légitimité, en ayant offert un nouveau terrain unique pour mettre en pratique ses connaissances
- Pour les participants, c’est avant tout une expérience d’apprentissage théorique et pratique reçue en échange d’un travail
- Pour tous, c’est une mise en réseau à forte valeur ajoutée. C’est une opportunité de se connaître, de découvrir et de soutenir les projets des uns et des autres ; ainsi que de tisser des liens avec des personnes habitant dans la même zone de vie locale et partageant les mêmes valeurs et aspirations
- Enfin, il y a un bénéfice social : la diffusion du savoir de la permaculture, qui est une approche qui respecte le vivant et la nature.
J’insiste sur le fait que pour les hôtes, le chantier est un format qui répond très bien lorsque l’on a une forte contrainte de temps. Sans chantier, la mise en place de la haie aurait mis beaucoup plus de temps, ce qui aurait impliqué un manque de supervision (il n’y aurait pas eu de formatrice présente pendant les 20h de travail). Ainsi, comment savoir si le travail est bien effectué ou pas ? Aussi, les perspectives auraient été plus limitées : comment bouger une botte de paille quand on est tout seul ?
Le chantier permet de donner de la marge de manœuvre, de rester à l’écoute des nouvelles idées : par exemple, en désherbant la zone de la haie, l’idée nous est venue d’accumuler les mottes de terre et d’herbes afin de constituer des buttes pour le futur potager. Ainsi, grâce au travail de tous, six buttes ont été constituées sur le terrain sans que cela était prévu initialement. Grâce au chantier, on va à l’essentiel, les idées peuvent être réalisées rapidement sans contrainte additionnelle.
Le déroulé d’un chantier participatif
Concrètement, un chantier se déroule ainsi :
1/ Accueil des participants, et introduction théorique au thème de la journée autour d’un café (environ vers 9h30)
2/ Travail dans le jardin du matin – 11h à 13h
3/ Déjeuner jusqu’à 14h30
4/ Travail dans le jardin jusqu’à 16h
5/ Petit débrief de la journée autour d’un thé
Au final, pas plus de 4h de travail dans le jardin, dans une ambiance détendue et bon enfant – ce qui est l’avantage du modèle axé sur le volontariat. Le travail est dirigé par la formatrice, ce qui permet d’avoir une approche coordonnée des différentes tâches, à chacun de les réaliser comme il faut.
Nos conseils pour réussir son chantier participatif
A la lumière de cette première expérience, voici nos conseils pour réussir un chantier participatif sur le thème de la permaculture :
- Ne pas blinder le programme – une des grandes valeurs du chantier est l’atmosphère détendue qui règne parmi les participants et leur volonté d’apprendre et de tisser des liens. Mettre trop de pression sur les travaux à réaliser ne serait pas en phase avec l’état d’esprit du chantier et aurait pour conséquence de démotiver les participants
- Rester ouvert aux nouvelles idées – un petit programme permet de rester ouvert aux bonnes idées qui émergeront sur le chantier. Utiliser les restes pour constituer des buttes, utiliser le surplus de fumier pour redonner un coup de boost à ses arbres fruitiers… Naturellement le chantier va ouvrir d’autres perspectives à saisir et de nouvelles opportunités d’apprendre.
- Faire confiance à l’effet « nombre » – Six ou sept personnes, c’est parfait : un groupe soudé peut vite se former et chacun peut rapidement apprendre à connaître l’autre. Et avec six ou sept personnes, nul besoin de se mettre trop de pression, l’effet groupe joue à plein régime et l’impact sur le jardin est saisissant !
- Prendre soin de ses participants – Même si la participation est basée sur le volontariat, il est bien sûr tout à fait normal de bien prendre soin des participants qui viennent mettre la main à la patte dans notre jardin. Café, thé, gâteaux, un bon repas, et un petit feu de cheminée, c’est la base pour que gens prennent du plaisir à participer… et ainsi tisser des liens avec eux, et peut-être à terme les faire revenir à un futur chantier.
- Garder des temps d’échange – Le chantier a pour but ultime de tisser des liens. Ainsi, en gardant des temps d’échange suffisamment longs pour que les participants puissent se connaître, c’est essentiel.
- Préparez bien la journée en amont – commandez bien tout ce dont vous avez besoin (plants, paille, fumier etc) et prévoyez suffisamment d’outils, de gants etc afin de ne pas être limité le jour J
Si vous avez des questions au sujet de notre expérience de chantier participatif à la maison, n’hésitez pas à nous en faire part en commentaire !
Pour en savoir plus sur notre formatrice – Virginie Coutance
Virginie Coutance accompagne depuis 4 ans des particuliers, associations et institutions dans la création de jardins comestibles en s’appuyant sur l’approche de la permaculture. Elle participe notamment à la refonte du Jardin pédagogique du Parc du Morvan et à la coordination d’un Jardin Partagé à Avallon.Certifiée en permaculture auprès d’Horizon Permaculture, elle expérimente la conception d’un lieu de vie en permaculture sur un lieu-dit familial de 60ha (éco-rénovation, potager-verger, phyto-épuration, compréhension du milieu forestier).Ses sujets de prédilection sont la santé et le bien-être via la connexion à la nature, l’autonomie alimentaire et la permaculture humaine.
Si vous voulez en savoir plus sur le prochain stage de Virginie – cliquez ici
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Emilia
Une journée très enrichissante ! J’en suis repartie avec pleins de nouvelles infos mais également un élan d’énergie et de bons ondes. Merci encore pour ce moment si particulier !