Je suis prête à parier que vous avez tous entendu parler au moins une fois du phénomène qu’est le zéro-déchet. On peut qualifier ce phénomène de mode, car bien que relevant avant tout du bon sens, cela ne fait que quelques années que nous en entendons parler autant.
Le zéro-déchet (ou zero-waste) est littéralement ce mode de vie qui consiste à ne produire aucun déchet. C’est un sujet très en vogue, qui fait l’objet de nombreux blogs, reportages, livres en tout genre, et dont les grands prêtres sont Bea Johnson outre-Atlantique, et la Famille Zéro-Déchet chez nous en France. Comme tout sujet à la mode, il fait également l’objet de nombreuses critiques, notamment parce qu’il est jugé comme utopique par ses détracteurs.
Bien qu’étant depuis toujours sensible aux problématiques de notre planète et du règne animal, je ne peux pas dire que je suis une écologiste née. J’ai découvert le zéro-déchet il y a maintenant près de 18 mois, par le plus grand des hasards. C’est la polémique sur les produits chimiques contenus dans les tampons et autres protections hygiéniques qui m’a amenée à réfléchir sur ce sujet. La question des perturbateurs endocriniens pourra faire l’objet d’un prochain article mais c’est en réalisant qu’il y avait d’autres solutions que les tampons et les serviettes hygiéniques telles que la coupe menstruelle ou les serviettes lavables, et en étudiant leurs avantages, que j’ai commencé à réaliser la quantité de déchets que je pouvais produire, et surtout à quel point cela était injustifié, puisque évitable. J’ai donc commencé à réduire mes déchets par l’intermédiaire de ma salle de bain, mais ce n’était que le début d’un long voyage.
J’ai ensuite cherché à étendre mes efforts aux autres aspects de ma vie : la cuisine, le ménage, les vêtements, etc.
En cliquant ici, vous acceptez de recevoir l'ebook et notre newsletter à fréquence... variable (notre disponibilité étant très fluctuante :-)
Vous ne recevrez jamais de spam et vos données ne seront jamais cédées à des tiers
Les sujets du zéro-déchet et du ‘naturel’ ou ‘fait-maison’ (ou DIY, Do It Yourself) vont souvent ensemble ! La cuisine en est le premier exemple ! Si vous achetez tous vos ingrédients au marché et cuisinez vous-mêmes vos plats, vous jetterez bien moins de choses que si vous achetez des plats tout prêts (cf. emballage, plastique, etc). Cependant, bien qu’il soit possible de vite progresser, on doit rapidement faire face à un mur (ou plafond de verre !). Il devient vite clair que le simple fait de remplacer un objet consommé par un autre qui produirait moins de déchet n’est pas suffisant.
Par exemple, cuisiner soi-même, c’est très bien, mais comment éviter l’emballage du paquet de pâtes ? Et si je fais mes pâtes moi-même, n’y a-t-il tout de même pas un emballage pour la farine ? Certes, il est possible de choisir une marque dont l’emballage est recyclable. Mais s’il est bon de favoriser la consommation d’objets recyclables, l’énergie nécessaire pour recycler ce déchet est énorme ! Ne serait-ce que le transport vers le centre de recyclage.
En faisant face à toutes ces questions et dilemme, j’en suis venue à la conclusion qu’il n’y avait qu’une seule solution : changer radicalement sa consommation ! Un premier pas est de privilégier l’achat en vrac, ce qui implique une consommation locale et de saison, loin des supermarchés ou plateforme e-commerce, et par nature limitée, car le choix est limité. En dehors de la cuisine, une alternative est aussi d’acheter des biens d’occasion.
Mais en réalité, il s’agit parfois de choisir d’arrêter complètement de consommer certains produits ! Il est illusoire de croire qu’il est possible de continuer à consommer certains produits sans produire de déchet, visible ou invisible. Finis les livraisons de repas à domicile ! Ou pire : le chocolat. Même s’il est vendu en vrac, ne serait-ce que parce qu’il a dû être transporté depuis des contrées lointaines, même s’il est bio et issu du commerce équitable, produit de nombreux déchets.
Dans tous les cas, il s’agit d’un vrai changement de comportement dans cette société de surconsommation qui souhaiterait nous fait croire que tout peut s’acheter facilement pour un faible coût (y compris environnemental et social).
Mais malgré tous ces efforts, on en vient rapidement à cette question : est-ce vraiment possible de vivre dans ce monde sans produire de déchet ? Doit-on en arriver à vivre en autarcie au fin fond d’un désert en produisant toute sa nourriture et en fabriquant tout ce dont on a besoin pour y arriver ?
Le problème avec ce genre de sujet, c’est qu’il est dérangeant et peut rapidement donner le vertige ! Il peut susciter une réaction de rejet : puisque je n’arriverai jamais à produire ‘zéro’ déchet, est-ce que cela vaut même la peine d’essayer ?! Une fois passé cet épisode de dépression apocalyptique et de crise existentielle, la réponse à cette question m’est apparue évidente : bien sûr que cela en vaut la peine ! Tout déchet évité offre un peu de répit à notre planète ! Tout comme Pierre Rabhi l’explique si bien dans son ouvrage ‘La part du Colibri’, même la plus petite des actions positives est un pas dans la bonne direction et a la capacité à changer le monde. Changer le monde car cette action contribue à un monde meilleur, mais aussi parce qu’elle peut aussi inspirer d’autres actions positives et créer un effet boule de neige !
Aujourd’hui, où en est-on ? Nous sommes très loin d’être une famille ‘zéro-déchet’ et j’ai d’ailleurs fait mon deuil de cette idée.
Mais notre comportement de consommateur a beaucoup évolué et nous avons pris des bonnes habitudes.
Le chemin est encore long. Nous grandissons au quotidien dans cette démarche et continuons à faire des progrès. Notre poubelle de déchets domestiques a diminué, malgré l’arrivée récente d’un bébé dans notre foyer, mais elle est encore trop grosse de notre point de vue.
Mais je trouve que le challenge intellectuel que cela représente est très enthousiasmant et motivant : comment réduire davantage ? comment progresser ? C’est d’ailleurs possible même en famille, lisez l’excellent article de ma famille nombreuse au naturel (5 enfants) qui fait le bilan 1 an après.
Mais ce qui est le plus important à mes yeux et qu’à chaque fois que nous sommes sur le point d’acheter un produit, nous le voyons tel qu’il est, à savoir un objet de consommation et un futur déchet. Et à partir de là nous faisons un choix : parfois celui de la facilité, parfois celui d’un changement. Le fait est que nous prenons nos responsabilités en tant que consommateur et que selon moi, cela fait de nous des personnes meilleures. Et j’ai bien conscience que ces changements que nous opérons, quelque soit leur importance, sont maintenant des acquis.
C’est un voyage dont on ne revient pas.
Photo credit: Foter.com
124 - 124Partages
- 124Partages
124
david
Bonjour,
je me permet un commentaire, car justement, je ne vise pas le 0 déchets.
Par contre, je vise un mode de vie moins consommateur, moins coûteux, plus local.
Donc indirectement, il y a un impact sur les déchets.
Acheter des produits qui dure longtemps limite les déchets, tout en faisant réaliser des économies.
Au niveau de la cuisine, vous pouvez déjà utiliser des ustensiles durables : couteaux de cuisine de qualité tels la gamme intempora d’Opinel (production française en plus), les poêles en fer ou en fonte (la plupart sont garantis 25 ans contre 1 ou 2 pour les poêles à revêtement), etc.
Pour les pâtes, des points de vente proposent du vrac, mais vrac signifie tout de même des sacs et du transport.
Pour la farine, on vit quand même dans un pays céréaliers, donc trouver des producteurs qui font de la vente direct n’est pas insurmontable.
Chez la plupart vous pouvez acheter en sac de 1 à 25kg. Voir négocier de fournir les contenant, j’avoue ne pas avoir essayer. (je consomme pas assez de farine pour m’être posé la question.)
Par contre, un problème annexe en diminuant les déchets est la gestion de la poubelle!
Car en produisant peu de déchets, la poubelle a tendance à stagner chez vous et donc à puer!
Disons que diminuer la taille des poubelles est la rançon du succès.
Sans compter que l’idée de payer la poubelle à l’usage devient de plus en plus la norme.
(recherchez TEOMI sur internet pour vous donner une idée)
Même dans mon secteur qui est plutôt arriéré, l’organisme de gestion des déchets lance une phase pilote en ce sens.
Pour finir, effectivement, le 0 déchet va souvent de pair avec davantage de fait maison, plus de frugalité, des produits plus locaux, de meilleure qualité, etc.
Bonne continuation sur votre chemin!
Blandine
Merci pour ces conseils!
Nous ne cherchons pas à non plus à atteindre la perfection dans ce domaine, sinon je pense que nous serions déprimés! Par contre nous saisissons chaque opportunité que nous rencontrons pour nous améliorer. Et notre installation en province en France en est une véritable, car contrairement à ce que nous pourrions imaginer l’Angleterre n’est pas très avancée sur le sujet!
Pour les poubelles il est vrai qu’il faut s’organiser. Nous venons de nous installer dans un coin où il faut s’abonner pour que les poubelles soient ramassées. A nous de voir si les visites régulières à la déchetterie sont gérables ou non! 🙂