Changer de vie… Si vous y pensez, vous faites partie des 80% de français qui en rêvent… et qui espèrent pouvoir le concrétiser un jour.
Pourtant, si les journaux aiment annoncer ces statistiques impressionnantes qui font vendre du papier, ils se gardent bien de parler de l’envers du décor : parmi ces 80%, combien vont vraiment franchir le pas ? Combien vont réellement réussir leur projet ?
Inutile de dire qu’il est probable que pour l’immense majorité de ces « aspirants au changement » , changer de vie ne reste qu’au stade du doux rêve jamais réalisé, voire du regret de ne pas avoir osé se lancer.
Et si, au fond, ce constat d’échec était tout simplement normal ?
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Et si, au fond, vouloir changer de vie n’était pas la solution, mais le problème, justement ?
Au sein de la famille durable, et pour nous confronter à ce sujet depuis des mois déjà, nous avons maintenant la conviction suivante : vous ne pouvez pas changer de vie.
En prendre conscience, c’est, selon nous, le meilleur moyen pour ne rien regretter. Et nous allons vous expliquer pourquoi !
Histoire d’un changement de vie
Pour commencer, laissez-moi vous raconter pour une petite histoire.
Comme disait Coluche, c’est l’histoire d’un mec, jeune, tout frais sorti de son bac et de ses concours, prêt à croquer à pleines dents l’avenir qui s’offre à lui. Sans faire de vague depuis l’enfance, il a mis de côté sa crise d’ado pour bien travailler à l’école, afin de pouvoir faire de belles études qui lui ouvriraient le champ de tous les possibles.
Bon, même si les 30 000 euros de prêt étudiant contractés pour payer son école lui laissent un goût amer, il se laisse persuader que c’est un bon investissement pour son avenir.
Bon, même si les premiers mois de cours sont particulièrement décevants, il est convaincu que c’est la diversité des métiers qui s’ouvrira à lui qui lui permettra de s’épanouir professionnellement.
En outre, ce mec a un rêve : bosser dans l’édition. Travailler au service de la culture, et de son premier vecteur : les livres. Et ce rêve se réalise quand il décroche son premier stage chez le plus grand éditeur du monde. Les efforts, les sacrifices réalisés jusque-là payaient enfin !
Mais c’est là que le train déraille.
Le stage est une catastrophe. Entre tâches « excel et photocopies » et découverte que l’objet livre n’a, pour l’éditeur comme pour son client, pas plus de valeur « culturelle » qu’une boîte de petit pois (tant qu’il rapporte (toujours plus) de pognon), la chute est rude.
Tout ça pour ça donc ?
Avoir investi tant de temps, d’énergie, d’argent, pour finalement devoir se résigner à ce monde du travail là ?
S’en suit pour notre jeune ami une longue errance professionnelle et intellectuelle, ayant tout misé sur un projet spécifique et un chemin académique unique bien plus que sur un chemin de vie. Le tout immergé dans un grand sentiment de solitude, comme si personne ne pouvait le comprendre, pas même ses amis les plus proches. Et, souvent, l’envie de tout abandonner…
Cette histoire, vous l’aurez compris, c’est la mienne. Et ce jeune homme de 20 ans, c’est moi il y a près de 15 ans, face à une crise existentielle comme il en arrive souvent à la quarantaine ou à la cinquantaine.
Pourtant, quand je fais le bilan aujourd’hui, ma vie a profondément changé : j’ai une famille qui me comble, des projets pleins la tête. J’ai travaillé sur mes forces et mon ikigai pour trouver ma vocation en ce monde. J’ai réussi à tirer le maximum de mes jobs successifs pour avancer sur mon chemin de vie et je suis impliqué corps et âme dans notre projet famille durable qui va transformer radicalement notre relation au monde.
Oui, les changements ont donc été nombreux dans ma vie ces 10 dernières années.
Et pourtant, je suis aujourd’hui plus convaincu que jamais qu’il est impossible de changer vie… Mais qu’il est par contre possible de changer son chemin de vie.
Changer de vie est impossible … quand on n’a qu’une vie !
Alors vous allez dire que je joue avec les mots : ma conviction, c’est qu’il n’est pas possible de changer de vie car nous n’en avons qu’une, justement, et que, jusqu’à preuve du contraire, cette vie est limitée dans le temps (comme nous le montre par exemple l’exercice des life calendars qui ouvrent à une prise de conscience radicale sur la finitude de notre existence !)
De nombreux ouvrages de science-fiction ont travaillé, justement, ce thème de la capacité à ne pas penser son existence autour d’une seule vie, justement, permettant ainsi à l’Homme d’embrasser des chemins très différents et de vivre des expériences sans cesse différentes : sagas sur les vampires, ces êtres immortels qui peuvent donc changer de vie au fil des siècles ; sagas transhumanistes sur ces hommes qui transportent leur conscience dans des corps plus jeunes ou dans des machines pour vivre éternellement et multiplier leurs capacités etc.
Or, même si le projet (fou) des transhumanistes fait (malheureusement) des progrès considérables dans l’indifférence générale, vous ne pouvez faire que le constat suivant :
Vous n’avez qu’une seule vie… et vous devez donc faire avec !
Quand je dis que vous ne pouvez pas changer de vie, cela signifie que vous ne pourrez jamais faire comme si vous vous réveillez dans un autre corps et que tout pouvait repartir à zéro.
Vous êtes le fruit de ces dizaines d’année de vie, plus ou moins faciles, plus ou moins heureuses, plus ou moins drôles, que vous avez vécues.
Votre passé ne peut pas être changé. Il fait partie de votre existence, et a contribué à forger ce que vous êtes aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’il doit forcément être un fardeau, mais vous ne pouvez pas faire comme si votre histoire personnelle ne compte pas.
Or, je rencontre trop souvent des gens qui expriment un souhait de changer de vie non pour se construire un avenir conforme à leurs aspirations… mais en réaction à un (ou plusieurs) élément(s) de leur passé qu’ils veulent « casser ».
Mais changer de vie « contre » plutôt que « pour », c’est courir le risque d’être toujours malheureux et d’avoir justement le sentiment que rien ne change. J’en parlais déjà sur le blog devenir papa : combien de pères ne trouvent jamais leur propre manière d’être père car ils sont pris dans une volonté soit de reproduire, soit au contraire d’aller contre l’éducation qu’ils ont reçu ? Dans les 2 cas, c’est le passé qui les guide…. Et les empêche d’être pleinement eux-mêmes.
Changer de vie, c’est dépasser son passé
Vous ne pouvez pas changer de vie. Mais vous pouvez changer votre chemin de vie.
Tel est mon credo.
Et ce credo suppose une chose : vous devez dépasser votre passé.
Dans mon cas, il m’a fallu faire un gros travail sur moi-même : comprendre pourquoi j’avais toujours suivi le chemin du bon élève sans jamais broncher, comprendre pourquoi j’avais peur de sortir des clous, qu’est-ce que je cherchais comme gratification à être le « bon élève » (ou au contraire, quelle punition je craignais si je ne l’étais pas). J’ai mis des années à y arriver, et ce n’est que depuis quelques années que j’ai vraiment le sentiment que ce n’est pas mon passé qui guide, d’une manière ou d’une autre, mes choix, mais bien mes aspirations profondes.
Vous me direz certainement que c’est plus facile quand, comme dans mon cas, on n’a pas vécu de réel drame, de réel traumatisme dans son passé.
Et oui, effectivement, je ne peux que vous répondre que plus votre passé et lourd et difficile, plus le travail que vous aurez à faire sera important. Mais important ne veux pas dire impossible. Je connais des gens qui ont vécu de grandes douleurs et ont réussi à les dépasser pour vraiment prendre le chemin de vie qui leur correspond.
André Dubois, par exemple, est à la fois un modèle de blogueur pour moi à titre professionnel et un modèle d’homme à titre personnel. Lisez son histoire dans un de ses derniers articles, et vous découvrirez comment de réelles difficultés peuvent être dépassées et permettre de prendre avec succès un nouveau chemin de vie.
Cela ne veut pas dire oublier son passé.
Cela ne veut pas dire faire comme s’il n’existait pas.
Cela ne veut pas dire enfouir les douleurs, les drames, les difficultés dans une boite hermétique au fond de son inconscient.
Non, cela veut dire réfléchir sur la manière dont votre passé est aujourd’hui un frein à vos aspirations à « une nouvelle vie » et actionner ce qui peut l’être pour ne plus vivre avec le frein à main.
Alors surtout, n’hésitez plus…
Vous n’avez qu’une vie… et une seule.
Votre passé est ce qu’il est : vous ne pouvez rien y changer aujourd’hui. Mais vous avez le choix :
- Vous pouvez vivre avec des regrets, ou des rancœurs, et donc essayer de « changer de vie » pour combler un manque, compenser ou prouver quelque chose. Vous y trouverez peut être quelques satisfactions mais il est probable que votre « nouvelle vie » vous laisse un goût amer. Car au fond, vous n’aurez rien changé fondamentalement, et c’est toujours votre passé qui tiendrait les rênes de votre nouvelle vie
- Vous pouvez sinon regarder votre passé droit dans les yeux, l’analyser pour comprendre ce qui a engendré le pire et le meilleur, et surtout, le remettre en perspective par rapport à vos aspirations profondes, vos qualités et vos forces. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, le changement de vie auquel vous aspirez pourra pleinement vous nourrir… tout comme vous pourrez nourrir ce nouveau chemin que vous aurez construit.
Dans le premier cas, vous êtes un train : vous ne pouvez pas dévier des rails qui sont posés sur la route.
Dans le second cas, vous êtes un avion : vous pouvez voler dans toutes les directions, en 3 dimensions.
Dans la famille durable (et dans ce cas seulement, sinon, attention au bilan carbone !), nous choisissons l’avion. Ce ne sera peut être pas un vol sans turbulences (lisez ce bel article de Ma Famille Nombreuse au Naturel qui illustre bien le fait que la vie est si souvent remplie d’aléas et de contraintes imprévues) mais vous arriverez à destination. Fier et heureux du chemin parcouru.
Et vous, plutôt train ou avion ?
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Adeline
Il y a aussi le chemin de vie léger qui se construit au fil des envies, des rencontres et des projets.
Choisir, c’est renoncer et souvent ce sont des choses assez loin de l’essentiel qui retiennent l’élan. Changer, ça fait peur mais de quoi ?
Arnaud
Merci Adeline pour ce témoignage. Tu as raison à 1000% ! On en reparlera ensemble 🙂
ma famille nombreuse au naturel
Ici on est avion, comme tu le sais ?
Moi qui parle sans cesse de notre changement de vie, j’avoue que tu as raison, c’est de notre chemin de vie dont il est question.
Ici, on traine pas mal de casseroles, quelques drames et tragedies, des choses du passé qui nous ont hanté et bouffé la vie pendant très longtemps.
Puis on a pardonné. Nous n’oublierons jamais, c’est ce passé qui nous a permis de prendre conscience de ce à quoi nous aspirons vraiment, de ce que nous désirons au plus profond de notre être, pour nous mais aussi pour notre famille, nos enfants.
Ce pardon, on l’a accordé aux autres mais aussi à nous même pour nos erreurs, pardonner d’avoir perdu du temps, de n’avoir pas compris….
Mais on a fait ce choix là, changer de chemin de vie, et dans 1 semaine ça se concrétisera enfin, après plusieurs années d’envie, suivie d’une grande décision et enfin plusieurs mois de préparation.
Arnaud
Très intéressant la notion de pardon… Un vrai beau sujet à creuser sur la thématique du changement de vie !!
Bon courage pour l’emménagement !!
David
J’aime cette logique.
Personnellement, je me suis posé une question : “Et si c’était à refaire ?”
En fait, là, je me rends compte que j’ai une logique à plusieurs niveaux.
De mon point de vue actuel, avec mes connaissances actuelles, je ne ferais pas du tout pareil.
Mais en prenant un point de vue linéaire (on se resitue à ce moment là en occultant le futur et en se souvenant de ce qu’on était), je referais exactement pareil.
Vu tout mes échecs, râtés, etc, pourquoi ?
Simplement, car c’est ce chemin qui m’a conduit à aujourd’hui.
Au final, la conclusion est simple.
Pour accepter son passé, il faut juste s’aimer comme on est aujourd’hui, le reste vient tout seul.
Schneider Marc
Ici écrit une personne travaillent dans un centre protégé de personnes handicapées, je suis depuis 2015 dans se centre n’y physiquement n’y mentalement et pourtant je n’ai pas ma place en ordinaire venu dans se centre c’était parce que dans la vie j’étais perdu n’y d’intérêts pour rien peut à peut je trouve des boulots intéressants pour m’en sortir je me bat mais rien aucune aide quand je m’exprime au sujet de mon projet bref